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La flibuste et l’homme de l’ombre

«Une opération de flibustiers » : c’est par ces termes que le secrétaire général adjoint du Département de la solidarité et de l’emploi, à Genève, a qualifié hier, sur les ondes de la RSR, l’action du syndicat SSP à l’aéroport de Genève.

Dérivé du néerlandais « vrijbuiter » (celui qui tente librement d’obtenir un butin), le mot « flibustier », qui pourrait aussi remonter à « free booter », une sorte de franc-tireur marin, commence par désigner les corsaires des Antilles qui attaquent des bateaux, avant de s’étendre, dès l’époque des Lumières, au sens d’escroc, ce qu’il désigne clairement aujourd’hui.

Le syndicat qui tente, depuis 48 heures, de ralentir l’activité de l’aéroport mérite-t-il une telle étiquette ? A chacun d’en juger. Ce qui est sûr, c’est qu’un mot aussi fort ne peut avoir crédit et légitimité que s’il vient de la bouche d’un élu du peuple, tiens par exemple le magistrat en charge.

Cette légitimité, cette liberté de parole ne sauraient être celles d’un secrétaire général adjoint. A moins – ce que nul n’ose imaginer – que ce dernier ne soit investi d’une fonction beaucoup plus politique que son cahier des charges ne le laisserait paraître. Une sorte de « chargé des missions spéciales », par exemple. Ou de corsaire du langage. Celui qui, le premier, monterait à l’abordage. Pour dégager le terrain. La fonction publique, décidément, recèle des trésors méconnus. Quelque part à la sainte-barbe. A côté de la cabine du capitaine. Là où se trouvent les explosifs.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

 

 

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