Publié dans la série "Dis Papa, c'est encore loin, le 16 septembre?"
Une campagne pour le Conseil fédéral, c’est le contraire d’un feu d’artifice : ça commence par le bouquet final. Leurres, feux-follets, feux-Saint-Elme, traînées de poudre, traces de comètes, écrans de fumée. Plus tard seulement, le ciel s’éclaircit.
Pour l’heure, nous nous frottons les yeux. Que voyons-nous ? Rien. Ou plutôt tout, ce qui revient au même. C’est le rituel, comme au théâtre, le prologue encombré de personnages inutiles, les pistes brouillées, pour mieux, au cinquième acte, se dénouer.
Alors, des voix nous parlent. Des ténors ? Non, des chérubins . « Voi che sapete che cosa e amor, donne vedete s'io l'ho nel cor ». De leur tessiture de jouvenceaux, ils sont venus chauffer la salle. C’est leur heure, leur tour de piste. Charmants et charmeurs, masques et bergamasques, vedettes américaines, un peu le nain du Knie, qui vend les programmes, juché sur sa caisse. Nous les aimons, car ils nous installent dans le spectacle. En attendant les choses sérieuses.
Honneur à eux, donc. Gratitude. Merci de l’accueil. Et surtout, continuez à bien nous faire rire.
Pascal Décaillet