Publié dans la Tribune de Genève - Jeudi 18.06.09
MBG a-t-elle seulement vu venir les poignards ? Elle, pourtant toujours sur ses gardes, s’attendait-elle à l’irruption, dès le jour de la démission de Pascal Couchepin, d’une candidature de Christian Luscher au Conseil fédéral ? Même parti, même canton, même famille : le pire coup qui pouvait lui arriver. A-t-elle, à l’école, lu Racine, ou le Nœud de vipères ?
La marionnettiste, c’est Fulvio Pelli. Croit-il, une seule seconde, en Luscher ? Il est permis d’en douter. Mais il active ses leurres. Le Tessinois, pour faire barrage à la campagne centriste de Christophe Darbellay, veut mener la bataille à droite toute. Il a donc besoin d’un candidat qui convienne à l’UDC.
Martine Brunschwig Graf est assurément une femme de droite. Mais il est certaines valeurs sur lesquelles elle ne transige pas, et c’est tout à son honneur. Donc, aux yeux du Florentin, elle ne fait pas l’affaire. A quoi s’ajoute une campagne assez nauséabonde sur son âge, elle que dix mois, seulement, séparent de Pelli lui-même.
La victime des comploteurs survivra-t-elle à l’acuité des dagues ? Ce qui est sûr, c’est que la politique fédérale a besoin de cette femme de valeur. Qui ne méritait pas une telle tentative d’exécution. Ni par ses pairs, ni par certains de mes confrères. Lisible, tellement lisible, comme dans une mauvaise pièce. Avec de mauvais acteurs.
Pascal Décaillet