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La Bande des Quatre

Tribune de Genève - Jeudi 16.04.09

 

C’est fait. Avec une fulgurance d’épervier en inavouable désir d’un souriceau, la puissante présidence tétracéphale de la Constituante vient de pulvériser le mur du son. Six mois seulement après l’élection de cette noble assemblée, six misérables mois, elle réalise l’impossible : la nomination de cinq présidents de commissions thématiques. Chapeau. A plume d’aigle, of course.

Ce qui frappe, depuis le 19 octobre, dans la folle aventure de la Constituante, c’est ce rythme, ce tempo, ce sprint contre le temps, qui confine à la tachycardie. On n’arrive plus à suivre. Shimmy dans la vision. Bonnie and Clyde, quand ils sèment les flics, après leur huitième hold-up. Et qu’ils s’embrassent, haletants, sur le siège avant. Sueur. Bonheur de vivre.

Et puis, une présidence à quatre, c’est tellement simple : à part qu’il faut le blanc-seing du quatuor in corpore, contresigné en huit exemplaires, pour s’exprimer devant un micro, c’est la vie qui va, furtive et futile.

Tout va bien, donc. A ce rythme, on devrait avoir, d’ici l’automne, les premiers débats, d’ici l’hiver les premiers ébats, d’ici un an l’ébauche de l’esquisse d’un premier texte. Evidemment provisoire. Peut-être un préambule ? Une forme de préliminaire ? Pour mieux caresser la folle impatience du désir qui gonfle en nous. Nous, pauvres rampants. Qui contemplons, de la misère de notre tarmac, le vol oraculaire de l’épervier.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

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