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Les radicaux genevois auraient-ils peur ?

Ou: le chant du merle et le silence de l'été

 

Samedi 16.08.08 – 11.00h

Très étrange communiqué de presse des radicaux genevois, publié à l’instant. Où il est question des accords bilatéraux (l’échéance historique de l’an prochain), de l’UDC, de l’ASIN (Action pour une Suisse indépendante et neutre). Tout cela par un beau samedi matin d’été, où rossignols et merles moqueurs se disputent encore les délices de nos ouïes.

Sous le titre : « Bilatérales : l’UDC et l’ASIN trahissent leurs bases », les héritiers de James Fazy soulignent les atermoiements au sein du premier parti de Suisse au sujet du référendum, rappellent que certaines sections cantonales s’opposeront à la reconduction des accords, regrettent que l’ASIN ne consulte pas sa base. Toutes choses fort intéressantes, n’en doutons pas. Mais sur lesquelles l’appréciation de la section cantonale d’un parti concurrent n’apparaît que d’une pertinence bien relative. Les radicaux genevois n’ont-ils pas eux-mêmes, maintes fois, pris des positions différentes de leur parti national ? À croire que le véritable enjeu du communiqué ne serait pas exactement là.

Mais alors, il serait où ?

Réponse : juste un peu plus bas. Où les radicaux genevois se croient obligés, en temps de paix, en plein mois d’août, alors que nul feu ne menace la demeure, et que nul ne leur en formule la demande, de re-préciser leur éternel triptyque de conditions en vue d’une éventuelle alliance avec l’UDC, pour l’élection du Conseil d’Etat, en 2009 :

-  Accepter les bilatérales.
-  Accepter  le partenariat social.
- Se détourner des campagnes nauséabondes.

Excellent triptyque, je l’ai déjà souligné. Mais pourquoi cette piqûre de rappel, juste maintenant ? Pourquoi mettre la pression sur l’UDC genevoise pour qu’elle clarifie sa position avant l’échéance du délai référendaire ?

Les radicaux genevois seraient-ils nerveux ? L’émergence possible d’une candidature Nidegger à l’automne 2009 commencerait-elle à les chatouiller ? La position, claire et franche, du député libéral Ivan Slatkine, cet été, en faveur d’un élargissement de l’Entente à l’UDC, les a-t-elle fait réfléchir ? La percée de l’UDC cantonale aux élections fédérales du 21 octobre 2007 les amène-t-elle à refaire leurs calculs ? La crainte de candidatures « peu crédibles » chez leurs alliés de l’Entente (PDC et libéraux) leur donne-t-elle des frissons ?

Ce ne sont là que les questions d’été d’un profane, auquel vous voudrez bien pardonner son inexpérience de la chose politique. Un samedi matin d’août. Au milieu des rossignols et des merles moqueurs.

Pascal Décaillet

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