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Mon premier livre d’été : Lacouture



Édito Lausanne FM – Mercredi 25.06.08 – 07.50h

La promesse de vacances est une promesse de lectures. Je sais déjà quel sera mon tout premier livre, quelque part au-delà des Alpes : « L’Algérie algérienne », de Jean Lacouture, aux Editions NRF Gallimard. Parce que l’Histoire de l’Algérie, depuis 1830 en tout cas, est l’une de mes passions. Et parce que Jean Lacouture, ce formidable jeune homme de 87 ans, est, de loin, l’auteur que j’ai le plus lu. À part Hergé, bien sûr.

Je vous le dis tout net : il faut lire tous les livres de Lacouture. Et certains, comme le « Mauriac », le « Mendès France », et surtout l’éblouissant triptyque sur de Gaulle, il faut les lire cent fois. Lacouture, c’est un journaliste, exceptionnel témoin de son temps, et c’est un écrivain. Son « Mauriac » nous décrit le Bordeaux du tournant des deux siècles, celui qui verra grandir à la fois l’auteur de Thérèse et, plus tard, Lacouture lui-même, comme personne avant lui n’avait réussi à le faire. Monde fermé, bourgeoisie possédante, venimeuse et pieuse, nœud de vipères.

Mais il y a aussi Nasser, Hô Chi Minh, Léon Blum, Champollion, Malraux, Montaigne, Mitterrand, Germaine Tillion (qui vient, centenaire, de nous quitter), sans oublier l’exceptionnelle série sur l’histoire des Jésuites, d’Ignace de Loyola  à Saint François Xavier. Lacouture est le plus grand biographe politique de langue française au vingtième siècle.

Ajoutez à cela un homme simple et effervescent, étourdissant dans l’interview, répondant exactement à votre question, mais par mille détours. On aurait envie de l’entendre, et l’entendre encore.

Oui, je lirai cette « Algérie algérienne », comme j’ai lu et relu tous les autres, sans doute dix fois le « Mauriac » et une bonne trentaine, le « de Gaulle ». C’est mon problème : je lis toujours les mêmes livres. Comme pour revivre, encore et toujours, ce moment de l’étreinte première avec certains textes. L’Algérie, Lacouture la connaît par cœur. Celle de la présence française, celle de la décolonisation, celle de l’émir Abd el-Kader, de Messali Hadj et de Fehrat Abbas.

L’idée de me plonger dans cette histoire incomparable, la lente découverte d’une identité nationale, quelque part, oui, au-delà des Alpes, tout cela, par avance, m’enchante et me ravit. Et moi, heureux homme, quelque part dans « les plaines les plus fertiles du monde » (Bonaparte), je penserai à la Mitidja, juste là-bas, sur cette même Mer qui est nôtre. Quelque part, à la fois ailleurs et ici, sous le soleil.

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