Sur le vif, mardi 29.04.08, 17.10h
Il y a sans doute bien des raisons de ne pas voter, le 1er juin prochain, l’initiative de l’UDC « pour des naturalisations démocratiques », qui propose de donner aux communes le pouvoir de décider librement, par l’instance qu’elles choisiront elles-mêmes (exécutif, législatif, commission, voire suffrage universel) d’accorder ou non le passeport suisse. L’idée qu’en milieu urbain, par exemple, les citoyens soient appelés à se prononcer sur des gens qu’ils ne connaissent pas du tout, pose en effet problème, et sera, pendant un mois encore, au centre de tous les débats.
Fallait-il, pour autant, le communiqué étonnamment hargneux que vient de publier le gouvernement de la Ville de Genève, avec mise en évidence du nom de Pierre Maudet, sur ce qui est, jusqu’à nouvel ordre, un objet fédéral démocratiquement soumis au peuple et aux cantons, dans un peu plus d’un mois ? « Lancée xénophobe », « Canons du nationalisme antiparlementaire » (diable, on croit voir réapparaître les Ligues et la Cagoule!), initiative « anticonstitutionnelle » et qui « détourne le droit sous des prétextes antidémocratiques ». Tout cela en un peu plus d’une page A4, et sous les couleurs officielles de la Ville de Genève.
J’ignorais qu’il appartenait aux différentes autorités communales (on se réjouit des réactions officielles du Locle, de Coire et de Tolochenaz) de se prononcer sur des objets de votations fédérales. Mais évidemment, Genève, c'est Genève, capitale de l’univers, grande redresseuse de torts, donneuse de leçons à l’univers. Dont acte. Reste à savoir si ce genre de communiqué aux grandes ailes généreuses n’ira pas, finalement, exactement à fins contraires. Et si cette prose si ambitieuse ne finira pas par donner des voix aux initiants.