Liberté - Page 1373
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Berne: MM Pelli et Levrat s'expliquent
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Les socialistes menacent de partir ? Oh, oui !
Sur le vif - Et la rose au poing - Mardi 28 09.10 - 11.04h
C’est devenu une ritournelle. Régulièrement, les socialistes nous font le coup : ils pourraient, avertissent-ils le regard grave et le menton pointé vers un avenir incertain, quitter le Conseil fédéral. Hier encore, en écho à la véritable crise d’hystérie de Christian Levrat, a resurgi cette vieille menace thermonucléaire des socialistes.
Le problème, depuis 1959 en tout cas, c’est que cette menace, hélas, n’est jamais mise à exécution. Chez les socialistes, le mode illocutoire est à la jérémiade : on gémit, on geint, on sanglote, on frémit de tristesse, on reproche au monde d’être ce qu’il est, on fait semblant de partir. Mais au final, on reste.
On reste, pourquoi ? Mais parce qu’il y a des postes à se partager, pardi ! En quinze ans d’inopérance quasi-totale à la tête du DETEC, Moritz Leuenberger s’est montré, au moins sur un point, redoutable d’efficacité : la distribution des prébendes à ses petits amis. La récente nomination du moraliste Roger de Weck à la tête de la SSR en est l’un des derniers exemples.
Alors, bien sûr, après quinze ans de parrainages en tous genres, devoir laisser la place à Doris Leuthard serre un peu le cœur. D’où le vacarme, fracassant et sans précédent, de Christian Levrat, hier, sous la Coupole. Vacarme confinant à la vulgarité : celle de décrire comme Ligue B le Département de Justice et Police, où l’on se réjouit, en passant, de voir les socialistes empoigner les dossiers de l’asile et des flux migratoires.
Alors, Mesdames et Messieurs les socialistes, pour une fois, allez, soyez gentils, soyez cools. Ne dites pas que vous allez quitter le Conseil fédéral. Pour une fois dans votre vie, faites-le.
Pascal Décaillet
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Christian Levrat, l’arroseur arrosé
Sur le vif - Et entre les gouttes - Lundi 27.09.10 - 16.30h
Unique dans l’Histoire suisse, depuis 1848 : le président d’un parti gouvernemental, juste après une redistribution des Départements, joue les pleureuses en parlant « d’action punitive » contre Simonetta Sommaruga !
La punition, ce serait, selon Levrat, de devenir ministre suisse de la Justice et de la Police. Il me semble qu’il existe, sur cette terre, des destins plus lourds à supporter, non ? Au reste, quelles que fussent, ce matin, les manœuvres au sein du collège, voilà des propos bien peu encourageants pour la Bernoise. Car Mme Sommaruga va bien devoir s’atteler à une tâche qui fut celle, sans qu’il eût à s'en plaindre, du plus grand conseiller fédéral de l’après-guerre, Kurt Furgler.
Un certain 12 décembre 2007, Christian Levrat faisait partie d’un certain trio ayant ourdi l’élimination d’un homme qui prenait un peu trop de place. Les trucs, ficelles, trocs et combines, il connaît par cœur. Il en est même expert. Alors là, ce matin, admettons, oui, qu’on ait un peu tramé, cette fois contre son camp. Depuis Méliès, tout le monde le sait : quand on excelle dans l’usage de l’arrosoir, il faut bien se résoudre à être, une fois ou l’autre, celui qui prend la flotte en pleine poire.
C’est humectant. Même pas humiliant. C’est juste le jeu. En politique, rien de pire que la jérémiade.
Pascal Décaillet
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