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  • Pierre Ronget : humanisme et espérance de la lumière

     
    Sur le vif - Mardi 31.12.24 - 15.16h
     
     
    Parce qu'il nous était surgi de tant d'autres mondes, pétri de tant d'archaïsmes, Pierre Ronget était l'un des plus vifs de nos contemporains. Parce qu'il était homme de tradition, il était d'une brûlante modernité, capable de renaissance intérieure et de réinvention. Il incarnait le vertige de ce paradoxe.
     
    Comme tant de gens à Genève, je veux dire ici mon émotion. A son épouse Penka d'abord, qui fut ma collègue de grec il y a si longtemps sur les bancs de l'Université, à ses filles, à ses proches, à tous ceux qui l'ont connu. C'est peu dire que notre Canton perd un humaniste, c'est trop chétif, trop maigre, ça dit trop peu de l'ampleur de l'homme, son charme, sa culture, son humour.
     
    Un serviteur de l'Etat, de l'enseignement, un directeur d'école. Un homme de foi, archonte, chef de choeur à l'Eglise orthodoxe, tourné vers les passionnantes complexités de la Grèce chrétienne. Un homme politique subtil, imaginatif, grand serviteur de la Ville de Vernier, mais aussi du Canton. Un homme de devoir, habité d'un éternel sourire. Un homme transcendé par des convictions spirituelles qui donnaient un sens à sa vie.
     
    Ce qu'il a fait pour la culture à Vernier est époustouflant. Avec Thierry Apothéloz et Yvan Rochat, ils ont formé un sacré trio, complémentaire, où les différences enrichissaient plutôt que d'abolir. Mais en ce jour de tristesse, l'heure n'est pas au bilan politique. Elle est à l'espérance de la lumière. Merci à cet homme si attachant d'avoir été notre contemporain.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Jimmy Carter : la beauté tranquille d'une âme patriote

     
    Sur le vif - Lundi 30.12.24 - 05.42h
     
     
    Jimmy Carter (1924-2024) n’a pas fait tout juste. Mais quel homme ! Quelle rigueur ! Quelle droiture ! Quel modèle d’une Amérique des valeurs, où la foi et la morale personnelle nourrissent un destin ! C’est du Steinbeck à l’état pur, le paysage intérieur de cet homme-là. Du John Ford. Du Raoul Walsh. Du Preminger.
     
    Je ne suis pas un grand ami des Démocrates américains, tant adulés, depuis toujours, par notre presse en Suisse romande. Je déteste leur bellicisme, leur impérialisme, leur rapport à l’argent. Mais Carter, par l’attachement viscéral à ses valeurs, dépassait tout cela. Comme Pierre Mendès France, Président du Conseil pendant seulement sept mois (juin 1954-février 1955), il impressionne par la simplicité de son style, sa puissance intérieure, la beauté tranquille de son patriotisme.
     
    Je n’étais pas de son bord, mais je salue un grand Américain.
     
     
    Pascal Décaillet