Sur le vif - Lundi 11.09.23 - 16.20h
Demain, mardi 12 septembre 2023, la Suisse moderne aura 175 ans. Le même jour de l'an 1848, neuf mois après la déchirure du Sonderbund, la Diète fédérale constatait l'adoption de la Constitution. C'était toujours la Suisse, née des siècles plus tôt. C'étaient toujours les mêmes frontières extérieures. Les mêmes Cantons. Mais, pour faire simple, la Suisse cessait d'être une Confédération d’États, pour devenir un Etat fédéral.
A la RSR, j'ai travaillé toute l'année 1998 sur le 150ème. J'étais producteur du 12.30h, à l'époque, mais me trouvais maintes fois "détaché" de ma fonction pour aller, dans TOUS LES CANTONS SUISSES, produire en direct, sur place, des émissions historiques sur la tranche 1798-1848. Comment on était passé de la République Helvétique au Printemps des Peuples. J'ai creusé cette période avec passion.
Je suis un enfant de 1848. Mes ancêtres, en Valais, se sont trouvés des deux côtés, plutôt conservateur mais aussi radical, de l'immense affrontement qui avait déjà commencé en 1843. Je me reconnais, depuis toujours, dans ce Printemps des Peuples qui a illuminé toute l'Europe, la France, l'Autriche, les Allemagnes.
Je ne vous refais pas l'Histoire des radicaux de 1848, vous la connaissez, elle est extraordinaire, elle façonne nos institutions, mais aussi notre économie, elle jette les bases de ce qu'on appellera, beaucoup plus tard, nos assurances sociales.
175 ans plus tard, je rêve d'une Suisse qui sache voir grand. Retrouver le souffle de 1848. Réinventer notre démocratie, en donnant plus encore de pouvoir au suffrage universel. Rapatrier notre industrie. Porter très haut l'idéal de formation. Réformer avec audace, clarté, nos assurances sociales : les retraites, la santé. Et surtout, maintenir absolument le primat du politique sur les puissances de profit. Non pour les neutraliser, mais pour les canaliser vers le bien commun.
Je suis un radical de 1848. Patriote. Intransigeant sur l'attachement au pays. Mais social, populaire, fraternel, détestant les arrogances de classes.
Valaisan de Genève, citoyen engagé, j'adresse à tous mes compatriotes mes voeux pour ces 175 ans. Une date capitale, pas assez connue, moins émotionnelle et moins mythique que le 1er août. Un repère, dans la magnifique aventure de notre Suisse.
Pascal Décaillet