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  • Le boa, le Havane, le bilan

     
    Sur le vif - Dimanche 20.08.23 - 16.32h
     
     
    Alain Berset peut se parer de tous les boas constrictors qu'il veut. Il peut fumer des partagas ou des Havane, arborer un canotier ou un chapeau-melon. Il peut mener la vie privée qu'il veut, piloter si cela le chante. Tout cela n'a aucune importance.
     
    Parlons d'Alain Berset, pourtant. Et posons-nous une question, la seule qui vaille. En plus d'une décennie aux affaires, quels succès le ministre fédéral de la Santé a-t-il obtenus pour enrayer l'inexorable hausse des primes maladie, souci no 1 de nos compatriotes ?
     
    Je ne dis pas : "Qu'a-t-il tenté ?". La politique est action, seul compte le résultat, les intentions louables n'ont aucun intérêt. En politique, il faut réussir, ou se démettre. C'est la grande leçon de Pierre Mendès France, au pouvoir seulement sept mois, entre juin 1954 et février 1955.
     
    L'obsession people des journalistes avec Alain Berset est une catastrophe. On s'en fout, de l'homme. De ce qu'il est (sympathique ou teigneux, débonnaire ou tyrannique, souriant ou porte de grange). Seul doit compter ce qu'il FAIT. La politique est action, action, et encore action. Elle ne doit être que cela.
     
    Il y a, en Suisse, d'immenses groupes de presse écrite, centrés à Zurich, avec des moyens hallucinants. Ils les emploient à quoi ? A nous bichonner le narratif people d'Alain Berset. Leurs rédacteurs en chef rivalisent d'imagination dans ce domaine. Pendant ce temps, on attend le courage d'un bilan critique sur la lutte contre les hausses de primes.
     
    Ne parlons pas de ce que sont les politiques, ni d'ailleurs de ce que sont les gens, en général. Parlons de ce qu'ils FONT.
     
    Jugeons-les à leurs actes. Au service du pays.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Cela s'appelle un miracle

     
    Sur le vif - Samedi 19.08.23 - 10.11h
     
     
    La magnifique Salle Pierre Boulez, à Berlin, vide. Concert pour temps de Covid. Au centre de la Scène, circulaire à la manière d'une arène, un piano. Au clavier, seul dans l'univers, un prodige nommé Daniel Barenboim, 80 ans. Il était le grand ami de Boulez.
     
    Seul ? Pas tout à fait. Dans l'intensité la plus totale de sa présence, un dénommé Ludwig van Beethoven.
     
    Au programme : les 34 Sonates pour piano. Sans partition. Juste la mémoire d'une vie. Enfant, le prodige argentin les jouait déjà.
     
    J'ai déjà plusieurs fois écouté l'intégrale, sur Mezzo. Hier soir, ils les reprenaient. Je me suis à nouveau laissé prendre. Comme toujours.
     
    Sur ces Sonates, je pourrais écrire un livre. Je vous l'épargne. Je vous invite à pénétrer doucement dans cet univers sonore, sans trop vous poser de questions sur la structure. Ca n'est pas le Beethoven symphonique, ni même celui des Quatuors. C'est un génie universel de la musique, ça on sait. Mais c'est aussi, toutes ses biographies insistent sur ce point, un pianiste hors du commun. Sans doute le plus grand virtuose de cet instrument nouveau et révolutionnaire, dans la Vienne de son temps. Le piano, faut-il le rappeler, ne gratte pas, il percute.
     
    Et je crois, depuis l'enfance, que le Beethoven pianiste, ou compositeur pour piano seul, doit être pris à part. Il est le premier, avant tant d'autres (Liszt, Chopin, Schumann) à vouloir aller jusqu'au bout des capacités exceptionnelles de ce nouvel instrument. Le piano, tel qu'on le connaît aujourd'hui, apparaît avec Haydn, Mozart, Beethoven. Il surgit dans la galaxie musicale au moment très précis (1770) où s'éclipse l'Aufklärung, avec elle la musique baroque, pour entrer dans le Sturm und Drang, puis le Romantisme. Les années Beethoven, ce sont ces années-là, cette charnière capitale de l'Histoire allemande. Le piano en est l'un des vecteurs.
     
    Quand on écoute ces Sonates jouées par Barenboim, ne cherchons pas trop la construction, qui assurément existe d'ailleurs, avec même une indicible subtilité. Non, laissons-nous porter. L'auteur est un improvisateur du clavier, le plus grand de son temps, mais là nous sommes dans une oeuvre écrite, déposée, achevée. Elle est mise sur le papier, mais il nous faut l'écouter comme une improvisation. Incarcérée dans la codification, la sublimation la plus totale de la liberté.
     
    C'est le paradoxe de ces 34 pièces, tant attendues, chaque fois, par le public viennois des années 1795-1827, l'un des plus avertis que le monde musical ait connus. Beethoven, pour beaucoup d'entre eux, c'est un pianiste. On va voir le virtuose. Qu'il ait, accessoirement, composé, en dehors de cet instrument, une oeuvre unique au monde, l'une des plus marquantes dans l'Histoire de l'évolution musicale, n'est peut-être pas connu de tous, de son vivant, même si beaucoup le savent. Beethoven ne souffre d'aucune injustice de public, il est tout, sauf un incompris. Tout au plus les ultimes Quatuors, en avance d'un siècle, absolus chefs d’œuvre, auront-ils quelque peine à convaincre les Viennois des années 1825.
     
    Alors, voilà. Régulièrement, Mezzo repasse cette intégrale, enregistrée il y a trois ans. Chaque fois, je me dis "Ah, cette fois, je ne me laisse pas prendre !". Et chaque fois, trois heures plus tard, je suis encore là, tétanisé. Cela porte un nom : cela s'appelle un miracle.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Immigration : le peuple suisse a été trahi

     
    Sur le vif - Vendredi 18.08.23 - 09.49h
     
     
     
    Les flux migratoires doivent être régulés drastiquement. C'est la décision souveraine prise le 9 février 2014 par le peuple et les Cantons, en acceptation de l'initiative contre "l'immigration de masse".
     
    Le peuple et les Cantons ne répondent pas à des sondages. Ils prennent des DÉCISIONS. Une initiative acceptée, cela signifie un mandat constitutionnel, qui doit faire l'objet, sans tarder, d'une loi d'application votée par le Parlement.
     
    Sur l'immigration de masse, la Trahison des Clercs, pour reprendre le titre du remarquable ouvrage de Julien Benda (1927), a joué son rôle et déversé son fiel. Soyons clairs : les corps intermédiaires n'ont tout simplement pas mis en oeuvre la volonté du peuple. C'est un absolu scandale, de nature à briser la confiance envers les élus. Un nombre important de nos compatriotes se détourne de la "démocratie représentative", ne faisant plus confiance qu'à la démocratie directe. J'en fais partie.
     
    Sur l'immigration, le peuple a été trahi. Par la classe politique, avec la complicité d'une majorité écrasante de la presse de ce pays. Le peuple a donné un mandat, il a été détourné. Le résultat : à l'heure où j'écris ces lignes, la Suisse croule sous les flux migratoires. Immigration économique (avec la complicité d'un certain patronat, profiteur, qui pratique, tout le monde le sait, la sous-enchère sur les salaires). Mais aussi, asile. Nous sommes les premiers à défendre une certaine tradition humanitaire de notre pays. La tradition, oui. La submersion par le nombre, NON, NON, et NON !
     
    En matière d'asile, la Conseillère fédérale responsable du dossier ne maîtrise strictement rien. La gestion est catastrophique. Que fait le Parlement fédéral, organe de contrôle de l'exécutif ? Il laisse faire ? Pourquoi ? Parce qu'il y a des élections le 22 octobre, et qu'il ne faut surtout pas laisser thématiser ce scandale. Seule l'UDC donne de la voix, le PLR tente timidement de reprendre en canon, la gauche et les gentils centristes se la coincent. On attend la future législature, et on laisse le pataquès perdurer. Oui, c'est ça, la "démocratie représentative".
     
    A Genève, la pression migratoire, sous toutes ses formes, est devenue insupportable. Sous couvert "d'ouverture aux cultures du monde", ce Canton est une véritable passoire. Les coûts, pour l'aide sociale, donc pour le contribuable, sont hallucinants. Les gens en ont marre. Un jour, ils se révolteront. Le contre-coup sera violent.
     
    La Suisse doit drastiquement réguler ses flux migratoires. Elle doit revenir, en matière de densité démographique, à des proportions plus vivables, plus respirables. C'était, déjà, l'idée de l'initiative Ecopop. La Suisse à douze millions, c'est NON ! Genève à un million, c'est NON ! L'écrasement n'est pas une fatalité. La politique, ce sont des choix. Puisque nos élus laissent gésir le problème sous le tapis, empoignons, une nouvelle fois, la démocratie directe. Que le peuple suisse, dans sa colère tellurique, s'exprime. Et nous verrons bien.
     
     
    Pascal Décaillet