Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • La sale guerre des Etats-Unis contre l'Iran

     

    Sur le vif - Vendredi 17.05.19 - 10-48h

     

    Il n'y a pas de "montée de la tension entre les États-Unis et l'Iran". Il y a la volonté, démoniaque et mûrie depuis des années (bien avant Trump), par certains milieux américains bien précis, de mener une guerre totale contre l'Iran.

     

    Regardez la carte : l'Iran, puissance millénaire du Moyen-Orient, est littéralement cernée, sur toutes ses frontières, par des bases américaines. Donc, par la puissance de feu d'un pays situé à plus de dix-mille kilomètres d'elle. Ces bases ne sont pas là par hasard, elles n'ont pas surgi toutes seules de la terre. Elles sont le fruit de longues années de mise en place d'une stratégie offensive américaine. Prête à ouvrir le feu, le jour où l'option guerre sera décidée en haut lieu.

     

    Des milieux bien précis, aux États-Unis, veulent la perte de l'Iran. Avant Trump, et pendant Trump. Parmi eux, les soutiens américains de l’État d'Israël. C'est un fait. Ces soutiens, Trump en a besoin pour sa campagne de réélection, en 2020. Alors, il intensifie les préparatifs d'une guerre totale contre l'Iran.

     

    Les États-Unis n'ont rien à faire sur le théâtre d'opérations du Proche et du Moyen-Orient. Il est loin, hélas, le temps de leurs diplomates cultivés, qui, dans les années 50, puis au début des années 70, abordaient l'Orient compliqué avec la connaissance historique et le bagage culturel indispensables à en saisir les enjeux. Par exemple, une connaissance intime des langues arabe et persane.

     

    Oui, les États-Unis ont eu, dans les premières années de l'après-guerre, pendant une courte période de leur Histoire, une politique intelligente et renseignée sur cette région du monde. Aujourd'hui, c'est fini.

     

    L'Iran est, au Moyen Orient, une grande puissance d'arbitrage de la région. Plusieurs fois millénaire, la vieille Perse, qui ne se réduit en aucun cas au régime en place, n'a strictement aucune leçon à recevoir des États-Unis d'Amérique. Ni dans la conduite de sa politique. Ni dans le choix de ses gouvernants. Ni dans ses relations avec ses voisins. Encore moins dans les domaines de la science, de la formation et de la culture, où elle excelle.

     

    La guerre que nous préparent les États-Unis contre l'Iran est une sale guerre. Comme le fut l'expédition du printemps 2003 contre l'Irak, que nous n'étions pas nombreux, ici, à condamner avec la dernière vigueur. Comme le furent, au printemps 1999, les bombardements "de l'OTAN" sur la Serbie. Que nous étions ultra-minoritaires, ici, à condamner avec la plus féroce des colères.

     

    Nous, les Suisses, devons clairement dire non à cette future guerre impérialiste et hégémonique des États-Unis - et de leur allié au Proche-Orient - contre l'Iran. La neutralité, oui. La lâcheté complice et coupable, non.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Il s'éloigne, le temps des Gueux !

     

    Sur le vif - Mercredi 15.05.19 - 15.19h

     

     

    Depuis hier soir, un Président MCG du Grand Conseil, Jean-Marie Voumard. Et un Président MCG du Conseil municipal de Vernier, deuxième Ville du Canton, plus de 35'000 habitants, François Ambrosio. A quoi s'ajoute - sans être exhaustif - un conseiller d'Etat MCG, Mauro Poggia, reconnu pour sa capacité de travail et sa compétence.

     

    Il s'éloigne, le temps des Gueux ! Le temps où les notables de ce canton, principalement dans l'Entente et chez les Verts, bref les partis de bonne vieille horizontalité dans le partage du gâteau, se permettaient, à longueur d'année, de conspuer les "populistes" du MCG. On les prenait de haut ! On s'en riait, en caquetant. On les vitupérait. On ironisait.

     

    Aujourd'hui, 15 mai 2019, quel parti vient de faire, pendant des mois, la une de l'actualité des Revues à Genève ? Le MCG ? Non, le PLR ! C'est lui dont un conseiller d'Etat a méchamment défrayé la chronique. Lui qui s'est déchiré pour la présidence. Lui dont certains réseaux occultes ont fait parler d'eux.

     

    Pendant ce temps, le MCG, moins lustré de décennies patriciennes, moins ancré dans les souterrains lumineux du compagnonnage, a fait son petit bonhomme de chemin. Un peu comme dans la Théogonie d'Hésiode, il a eu son temps des dieux, son temps des héros, son temps des combats titanesques. Et puis, toujours comme chez Hésiode, ce grand poète de l'époque archaïque de la Grèce (8ème siècle avant JC), dont je vous recommande la lecture (Éditions Belles-Lettres, bilingue, par exemple), il y a eu le temps, moins héroïque mais plus pragmatique, des Travaux et des Jours. Dans les communes, au niveau cantonal, et même fédéral (avec M. Golay), les gens ont fait leur boulot.

     

    Résultat : un Président du Grand Conseil respecté de tous. Un conseiller d'Etat véritable poids-lourd du collège. Un conseiller national sérieux et travailleur. Les fatigues patriciennes, pendant ce temps, ont sonné la retraite. Les partis raisonnables ont sombré dans le bruit et la fureur. Et le MCG, voyez-vous, est toujours là.

     

    Il n'y a toujours pas de toilettes dans toutes les gares du CEVA. Mais il y a toujours, à Genève, un mouvement protestataire. Ce qui est nouveau, c'est qu'il est devenu bien plus constructif que ceux qui, à vie, s'imaginaient "gouvernementaux". Il s'éloigne, oui, le temps des Gueux.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Genève : la classe moyenne étouffe !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.05.19

     

    Payer, payer et encore payer. Payer son loyer, dans une ville où ils sont hors de prix. Payer ses primes d’assurance maladie, cauchemar no1 des Suisses. Payer des impôts qui étouffent la classe moyenne laborieuse, à Genève. Payer des assurances dont la plupart sont totalement inutiles, mais voilà, nous, les Suisses, sommes de grands trouillards devant l’Eternel, alors nous payons la rançon de nos peurs. Payer les assurances sociales. Payer pour des retraites dont nous ne sommes pas sûrs, avec la baisse des taux de conversion, de voir la couleur. Payer sur nos revenus, ou nos salaires. Voir le fruit de notre travail passer, filer, s’envoler, s’évaporer. N’avoir qu’un pouvoir d’achat fort limité. Ne rien pouvoir mettre de côté. Tel est le lot, à Genève, de la classe moyenne qui travaille. C’est éreintant. Et passablement désespérant.

     

    Je parle ici des gens qui travaillent. D’un côté, c’est évidemment une chance, et nous devons penser à ceux de nos concitoyens qui cherchent un emploi, et n’en trouvent pas : pour eux, c’est encore une autre paire de manches. Mais le travail, avec un salaire (pour un employé) ou un revenu (pour un indépendant), bref du gain financier à la fin du mois, à quoi sert-il, si c’est pour donner aux gens le sentiment de n’être plus que des vaches à traire ? A quoi sert-il, si c’est juste pour en voir passer la plus grande part, trottiner sous nos yeux, se dérober ? Et s’en aller grossir d’immenses caisses communes, qui vous donnent l’impression, hommes et femmes actifs des classes laborieuses, de ne jamais rien faire pour vous. Et on vient nous parler du CEVA, sans toilettes ! Et on vient nous parler du milliard pour le « fonds de cohésion de l’Union européenne », des eaux usées à traiter en Slovaquie, nous dit-on ! Et on vient nous parler de grands projets mondiaux, avec notre argent !

     

    Dans ce pays que nous aimons, nous ne sommes pas des sujets, mais des citoyennes et des citoyens. L’Etat social, nous le voulons. Ne laisser personne sur le bord du chemin, nous en sommes d’accord. La nécessité de l’impôt, nous ne la discutons pas. Mais c’est une question de curseur, de proportions. Il y a un moment où la conjonction des primes d’assurance maladie et de la fiscalité sur le travail devient simplement étouffante. On impose trop le labeur ! Et il devient urgent, pour la politique, tous partis confondus, de se soucier de cette classe moyenne qui travaille, participe à la prospérité générale, mais ne peut plus s’acheter grand-chose, et encore moins capitaliser. Il y a un moment où ça devient révoltant. Il y a un moment où il faut songer à réduire l’impôt sur le revenu des classes moyennes. Sinon, la marmite à vapeur explosera. Il ne faudra pas venir pleurnicher parce que les gens votent pour des partis extrêmes. Ou parce que des Gilets jaunes envahiront nos rues. Il faut trouver d’autres modes de financement, pour l’Etat, que la ponction constante sur le labeur. Et si on ne les trouve pas, eh bien il faudra diminuer la voilure de l’Etat.

     

    Pascal Décaillet