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  • La pierre angulaire

     

    Sur le vif - Mardi 16.04.19 - 09.28h

     

    J'ignore ce qu'Emmanuel Macron avait prévu de dire à 20h. Mais une chose est certaine : ce qu'il a dit, quelques heures plus tard, devant Notre-Dame, a été exceptionnel de justesse, de sensibilité, de rassemblement. Ces quelques mots, moi qui suis un adversaire acharné de ses choix politiques, m'ont touché droit au cœur. En cette nuit de feu, il a assumé totalement la continuité millénaire de la France. Ça n'était pas Macron qui parlait, c'était le Président.

     

    C'est exactement pour cela, pour des moments d'une telle intensité, que la France a besoin d'un chef d’État très fort. Pour transcender les clivages. Incarner l'unité nationale. Relisez le Discours de Bayeux, prononcé par Charles de Gaulle au début de sa traversée du désert, le 16 juin 1946. Il y définit la nécessité d'un personnage central, qui soit pour l'édifice national une pierre angulaire.

     

    Pierre angulaire : deux mots, exactement, de bâtisseurs de Cathédrale.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Un peu de brioche, et un report du Déluge !

     

    Sur le vif - Samedi 13.04.19 - 18.30h

     

    Macron est un très mauvais Président, mais c'est un excellent instinctif pour remporter une élection. En ce printemps 2019, un seul objectif, pour lui : gagner les européennes. Entendez battre le parti de Mme Le Pen. Toute sa stratégie, toutes ses décisions, s'orientent vers ce but. Car il joue sa survie.

     

    Non qu'en soi, le nombre de députés européens issus du parti de godillots de Macron ait la moindre importance, et le Président le sait parfaitement : c'est un homme intelligent tactiquement. On se dit d'ailleurs que si les "Marcheurs" sont appelés à exercer à Strasbourg la même influence - proche de zéro - qu'ils ont au Palais-Bourbon, où ils ne sont que les portevoix du Prince, le destin de l'Europe n'en sera que modérément marqué.

     

    Mais l'élection européenne de mai est un test de politique intérieure. Si les godillots l'emportent sur les nationaux, le répit de l'Ancien Monde sera prolongé, pour un certain temps. Dans l'hypothèse contraire, des temps difficiles s'annoncent pour le Petit Prince orléaniste de l'Elysée.

     

    L'élection européenne est la seule chose, ces temps, qui intéresse Macron. Et il a raison : il sait que l'enjeu est de taille. Et c'est exactement pour cela, en fonction du calendrier de ce scrutin, que le Président a mis sur pied cette faramineuse rigolade du "grand débat". Pour noyer le poisson !

     

    Face au mouvement des Gilets jaunes, dont émanent deux revendications parfaitement claires et lisibles (justice sociale et démocratie directe), il a répondu, comme nous l'avons déjà souligné ici, par une mise en scène de sa propre personne, en majesté. Il nous brandit deux millions de revendications, alors qu'il en existe deux, depuis six mois, depuis le début du mouvement, lisibles, traçables, totalement perceptibles et compréhensibles.

     

    Les revendications des Français n'intéressent pas ce Président, il vient ces derniers mois d'en administrer une preuve éclatante. Ce qui compte pour lui, c'est se maintenir au pouvoir. Pour y parvenir, il doit absolument remporter les européennes, un scrutin en soi sans importance (qui croit encore en l'Union européenne, qui a jamais cru au Parlement de Strasbourg ?), mais capital pour la politique intérieure française.

     

    Passer le cap de ces élections en battant le parti national, anti-européen, favorable au retour des frontières et à un référendum sur une sortie de la France de l'Union, tel est le seul objectif de Macron. Les Gilets jaunes ne l'intéressent pas. Leurs deux revendications historiques, il s'en contrefout. Son but, c'est de se maintenir à l'Elysée. Un peu de brioche, encore, et un report du Déluge.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • A Genève, entre 2013 et 2018, on a circulé !

     

    Sur le vif - Vendredi 12.04.19 - 16.26h

     

    Quand il n'y a pas la Manif pour le climat, il y a la Course des ponts (après-demain, dimanche), ou "Toutes en moto". Quand il n'y a pas "Toutes en moto", il y a le Marathon, ou le Semi-marathon, ou le Triathlon. Quand il n'y a pas le Triathlon, il y a la Course de l'Escalade, puis le Cortège de l'Escalade. Puis à nouveau la Manif pour le climat. Puis, chaque dernier vendredi du mois, la Critical Mass. Puis à nouveau la Manif pour le climat. Puis le Cortège du 1er Mai. Puis la Grève des femmes du 14 juin. Puis une partie des Quais bloqués (on se demande pourquoi !), pour l'Hommage aux morts du 11 novembre. Puis à nouveau la manif pour le climat. Puis à nouveau la Critical Mass.

     

    A chaque fois, MM Dal Busco et Poggia donnent généreusement les autorisations. A chaque fois, la circulation est bloquée pendant, parfois, des heures. A chaque fois, c'est l'automobiliste genevois qui est pris en otage de festivités dont il ne faut surtout pas contrarier le sens, ni l'esprit. A chaque fois, on se plie dans le sens du vent. Sans compter les interminables travaux de réfection des chaussées, installation de matériel phono-absorbant. Sans compter les Géants, qui ont totalement bloqué la ville.

     

    Alors, M. Dal Busco, que je respecte et apprécie comme un homme d'Etat honnête et rigoureux (je ne disconviens pas de ce jugement), je vous dis que les automobilistes genevois, qui sont aussi citoyens et citoyennes de Genève, contribuables de Genève, commencent à en avoir plus que marre ! On a l'impression que vous vous couchez devant la première demande de manifestation venue, vous lui faites tous ses caprices, vous lui laissez toute la place sur la chaussée publique, destinée à l'origine au trafic routier, vous n'osez contrarier aucune revendication à la mode.

     

    Alors oui, les automobilistes genevois en ont marre. On peut dire ce qu'on veut de M. Barthassat, ironiser sur son côté fantasque, atypique, matamore, vibrionnant. Mais désolé, à Genève, entre 2013 et 2018, on a mieux circulé qu'avant. Et mieux circulé qu'aujourd'hui.

     

    Pascal Décaillet