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  • Le Camp du Bien

     

    Chronique publiée dans Lausanne Cités - Mercredi 21.05.14
     
     
    J’étais pour les Gripen, le peuple a dit non, je l’accepte. C’est le lot de notre démocratie : prendre acte de la décision du souverain, plutôt que de pérorer sur un peuple mal informé, qui aurait mal voté, se serait laissé avoir « par les sirènes du populisme ».


     
    Je m’incline, mais note deux poids et deux mesures. Ainsi, ces commentateurs enragés, dès le lendemain du vote, exigeant le départ d’Ueli Maurer. Les mêmes, au lendemain du 9 février, réclamaient-ils la démission de Didier Burkhalter ? Non, bien sûr. Parce que M. Burkhalter représente le Bien. Et Ueli Maurer, le Mal. Le premier, on l’épargne. Le second, on le vilipende.


     
    Peut-être le Gripen n’était-il pas l’avion adéquat. Peut-être aussi M. Maurer a-t-il raté sa campagne. C’est vrai qu’avant de choisir un avion, nous aurions bien voulu connaître, défendues avec clarté et conviction, la nature de l’ennemi potentiel, et les priorités de notre stratégie. Faute de ces prémisses, l’avion est apparu comme le joujou d’un lobby militaro-industriel éternellement gâté. Dont acte.


     
    Mais alors, si l’on exige le départ d’un ministre ayant raté sa campagne, il fallait d’urgence, dès le soir du 9 février, demander la tête de M. Burkhalter. Dès son discours présidentiel du 1er janvier, il s’était engagé personnellement. Avec l’appui du patronat, il avait mis des moyens considérables. Et au final, il a perdu. Mais pour lui, silence et mansuétude. Parce qu’il incarne le camp du Bien.


     
     
    Pascal Décaillet

     

  • Le cadeau empoisonné à M. Dal Busco

     

    Sur le vif - Mardi 20.05.14 - 10.21h


    Nous avons été les premiers, il y a quelques semaines, à pointer les problèmes de l'Office des Bâtiments, à Genève. Il y a deux semaines, nous dévoilions le chiffre de 750 millions, avancé devant la Commission des Finances par le chef de cet Office, dont on apprenait par hasard le départ quelques jours après. 750 millions, nécessaires selon lui à la rénovation du parc immobilier de l'Etat.

     

    Comment fut opérée, ces deux dernières années, la direction politique de cet Office ? Comment furent décidés les arbitrages financiers ? Toutes ces questions, nous les poserons lundi 26 mai, à GAC, à Serge Dal Busco, qui écope là, en reprenant cet Office, d'un cadeau empoisonné.



    Les citoyens de ce canton veulent savoir pourquoi on n'arrive pas à débloquer les sommes nécessaires à la rénovation d'écoles qui tombent en lambeaux, sujet que nous avons traité la semaine dernière dans GHI. Tant qu'ils n'auront pas la réponse à ces questions, et qu'on répondra par la rigidité de lignes budgétaires figées, ou l'application métronomique de plans quinquennaux, il sera vain - et déplacé - de venir leur parler de Grand Genève ou d'investissements en France voisine.



    Pour l'heure, la responsabilité politique d'éventuelles errances à l'Office des bâtiments doit être établie. Il n'est pas question que M. Dal Busco, qui hérite d'une situation, soit tenu pour responsable de fautes qui lui seraient antérieures. Idem M. Barthassat, pour le CEVA. Mais alors, Messieurs les Conseillers d'Etat PDC, montrez-nous que vous savez faire le ménage. Et vous affranchir de quelques lourdes tutelles, internes à votre collège.

     

    Pascal Décaillet

     

  • "Grand Genève" : le peuple doit se prononcer

     

    Sur le vif - Lundi 19.05.14 - 09.21h

     

    Le Conseil d'Etat genevois va-t-il continuer, comme si de rien n'était, comme si rien ne s'était passé hier, de nous propager son idéologie du "Grand Genève", abstraite, hors sol, géométrique, théorique, et surtout dépourvue de toute onction démocratique ?



    On nous dit que le "Grand Genève" existe. C'est vrai, sur le plan économique. Mais il ne s'agit pas de cela. Il n'a jamais été question de ne pas collaborer avec nos voisins. Je n'ai, pour ma part, jamais accepté de les stigmatiser. Non, la question, c'est celle de donner de l'argent, ou même (entend-on) une armature institutionnelle à un projet qui n'a jamais été avalisé par le peuple.



    Ce qui manque au "Grand Genève", c'est une légitimité démocratique. Il importe donc, sans attendre, de lancer dans ce canton un vaste débat politique, où tous pourront s'exprimer, sur un projet précis, lisible, identifiable, qui soit perçu par les citoyens autrement que comme un club d'élites transfrontalières, ou une usine à gaz. Et puis, un beau dimanche, le peuple votera. Et sa décision, quelle qu'elle soit, je serai ce jour-là le premier à l'accepter.



    Mais, Messieurs du Conseil d'Etat, on ne fonde nulle politique durable, en Suisse, en bâtissant sur du sable. Autrement dit, en sautant l'étape d'un vaste débat démocratique, aboutissant à une décision du peuple. C'est lui, le véritable souverain. Et non le parfum d'arrogance de quelques locataires du pouvoir.

     

    Pascal Décaillet