Sur le vif - Samedi 07.09.24 - 10.17h
"Chaque citoyen est nécessaire" : il aura fallu tant de décennies, en France, pour entendre enfin un Premier ministre prononcer ces quatre mots simples, essentiels. Enfin, en France, est affirmé le respect, non des grands, non des princes, non des puissants, non des Guise et des Condé, mais de cette unité indivisible qui fonde la République : chaque citoyenne, chaque citoyen. Montesquieu, enfin, peut se réveiller. Et avec lui, les plus grandes âmes de la Révolution, qu'elles fussent pour le régime d'Assemblées ou, comme votre serviteur, pour la totalité citoyenne au pouvoir suprême.
"Chaque citoyen est nécessaire". Et ces insupportables chaînes privées françaises, TOUTES TENDANCES CONFONDUES, qui ne parlent que de Macron, ou des chefaillons de partis, ou des aspirants au pouvoir, et JAMAIS DES CITOYENS ! C'est cela, le drame de la France, cette obsession pour les personnes, les corps intermédiaires, les "élus", tout ce cirque lamentable, cette faune recommencée.
"Chaque citoyen est nécessaire". Il existe, en plein centre de l'Europe, un petit pays où ce principe est capital. Il s'appelle la Suisse. Dans ce pays, le personnage principal, ça n'est ni l'élu exécutif, ni l'élu législatif, ni le juge, ni le chef de parti. Non, c'est la citoyenne, le citoyen ! Et c'est le grand collège électoral des citoyens, qu'on appelle (pour faire court) "le peuple", qui constitue l'ultime pouvoir d'arbitrage.
"Chaque citoyen est nécessaire". Il aura fallu un vétéran de 73 ans, Savoyard, ami de Jean-Claude Killy, gaulliste ouvert et social, fier de sa mère "chrétienne de gauche", pour que fussent enfin prononcés ces quatre mots. Ils sont la clef du renouveau.
Pascal Décaillet
Commentaires
Comment ne pas applaudir. Mais, la Suisse, n'est-elle pas devenue un beau souvenir ? Ne parle-t-on plus que des personnages fédéreaux qui se moqueenr du citoyen ?