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Front populaire 2024 : il manque juste un Léon Blum

 
Sur le vif - Samedi 15.06.24 - 13.44h
 
 
La gauche française ne manque pas d'air : s'emparer du nom mythique "Front populaire", pour tenter de couvrir ses faiblesses, ses divisions, son absence totale de cohérence, il fallait oser.
 
Le Front populaire, en 36, c'est l'alliance entre la SFIO (socialistes), les communistes et les radicaux. Trois forces majeures, dont le parti historique qui avait la Troisième République, depuis le tout début du vingtième siècle, le parti radical. Mais le Front populaire, auquel j'ai consacré le volet d'une Série historique il y a trente ans à la RSR, c'est avant tout un homme, d'exception : Léon Blum.
 
Un homme, certes, au milieu d'autres hommes, de qualité, dans les trois partis gouvernementaux. Mais un homme qui, par sa visibilité, son intelligence, sa culture historique et littéraire époustouflante, et avant tout son humanisme profond, a émergé. Au point d'incarner à lui-seul, devant l'Histoire, le souvenir du Front populaire, son legs, les congés payés, la réduction du temps de travail, les premières vacances à la mer pour des millions de Français. Léon Blum est l'un des plus grands politiques français du vingtième siècle.
 
En France, en 2024, les gauches, après s'être étripées, tentent l'union, pour l'élection. Tout cela suinte la précipitation, pour obtenir des sièges. Tout cela camoufle des divisions idéologiques irréconciliables. Tout cela manque de sérieux.
 
Tout cela manque surtout d'une incarnation, par une figure de proue. Jean-Luc Mélenchon, malgré ses qualités d'orateur, est tout sauf un rassembleur, il vient encore de le prouver en écartant de l'investiture de vieux camarades de combat. Chez les socialistes, et même chez les communistes avec l'excellent Fabien Roussel, nul ne peut sérieusement prétendre fédérer toutes les sensibilités disparates de la gauche.
 
La vérité, c'est que, sans une figure de l'envergure d'un Léon Blum, le "Front populaire" 2024 est promis à retrouver très vite ses ferments de dispersion internes. Or, nul n'émerge. Mélenchon exaspère la terre entière. Le candidat à la première circonscription de Corrèze François Hollande devra faire acte d'une foi très ardente pour nous convaincre de sa résurrection. Quant au bobo européiste Glucksmann, si cet homme-là incarne les valeurs profondes et populaires de la gauche française, alors même un mulet des Monts d'Ardèche pourra, un jour prochain, accéder au pontificat.
 
 
Pascal Décaillet

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