Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13ème rente : le PLR face au risque du déclin

 
Sur le vif - Mardi 23.01.24 - 10.26h
 
 
Joindre le pouce et le majeur, prendre une attitude bien posée, jouer l'expert, défendre la raison arithmétique face aux pulsions des extrêmes. C'est, en gros, la stratégie du PLR dans le combat autour de la 13ème rente AVS. Vieille posture, si souvent couronnée de succès dans notre Histoire politique, que je couvre depuis près de 40 ans.
 
La plupart du temps, le PLR a raison. On doit compter les sous, éviter tout gaspillage d'Etat. Je vais même plus loin : on ne doit dépenser que ce que l'on possède déjà. Pour moi, la dette, dont les intérêts sont payés par les contribuables et leurs enfants, c'est non. Entrepreneur, je n'ai jamais emprunté un seul centime à personne. Donc, la rigueur financière, c'est oui : sur le principe, je suis d'accord avec les plus sévères des PLR.
 
Mais le 3 mars, le PLR pourrait bien perdre la bataille. Cette fois, il n'a pas face à lui la seule gauche, mais une bonne partie de la droite, quasiment toute la droite non-libérale, ce qui inclut un bon nombre de radicaux, et même pas mal d'UDC, regardez la section genevoise. Oui, par prise en étau, comme sur la question européenne, le PLR pourrait perdre.
 
Une défaite du PLR, en soi, c'est supportable. Mais désolé, par sur l'AVS. Pas sur ce fleuron de nos assurances sociales. Pas sur la mémoire de 1947, à mes yeux l'une des plus grandes dates de la Suisse moderne. Pas sur le dos de nos aînés, qui ne veulent pas entendre parler de report. Perdre sur les retraites, le 3 mars, c'est prendre rendez-vous avec le déclin. Le PLR prend ce risque. Mais aussi, le Conseil fédéral, le Parlement, bref tout le monde institutionnel suisse, face à la prodigieuse vitalité rénovatrice de la démocratie directe.
 
J'invite le PLR à se souvenir qu'il est, avant tout, l'héritier, du grand parti qui a fait la Suisse, les radicaux, y compris la Suisse sociale. Et que l'apport de l'autre aile, presque exclusivement romande (Genève, Vaud, Neuchâtel), ainsi que Bâle-Ville, bref une mini-galaxie minoritaire, élitaire, n'est que très subsidiaire dans ses fondements.
 
J'invite le PLR à se remettre en question. Et voir cette votation du 3 mars pour ce qu'elle est : un rendez-vous de la Suisse avec son destin.
 
 
Pascal Décaillet
 

Les commentaires sont fermés.