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  • Heimat

     
    Sur le vif - Mercredi 30.11.22 - 16.58h
     
     
     
    Regardez l'Histoire de l'Allemagne, avec un peu de connaissance et de références, depuis Frédéric II (1740-1786). Son problème numéro 1, depuis trois siècles, c'est la démographie.
     
    Ce que l'Allemagne cherche à résoudre, en ouvrant ses portes à une immigration heureusement choisie et qualifiée, ça n'est pas un problème "d'ouverture à l'autre".
     
    Non. C'est un vieux, un très vieux problème de démographie.
     
    1945, Année zéro. Sept millions d'Allemands morts à la guerre. Douze millions d'Européens de l'Est, de souche allemande, poussés vers l'Ouest par l'avalanche de l'Armée Rouge, qui reviennent au "pays". Heimat. En 45, 46, 47. J'ai déjà écrit sur ce sujet, c'était même le volet no 24 de ma Série Allemagne. https://pascaldecaillet.blog.tdg.ch/.../serie-allemagne...
     
    Ils "reviennent". Ou plutôt ils viennent, pour la première fois de leur vie, dans une patrie en ruines. Mais qui leur ouvre les bras. Et les accueille.
     
    Vous commencez à comprendre ?
     
    J'y reviendrai.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Faire, pas être !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.11.22

     

    Nous voulons une femme, avec enfants en bas âge. Nous voulons un homme, alémanique, d’une région périphérique, facteur Rhésus négatif, de souche catholique, mais surtout pas pratiquant. Nous voulons une femme romande, de gauche, végane, sensible au style de Proust et à la musique de Fauré.

     

    Nous voulons un homme, féministe, roulant à vélo, ayant installé lui-même les panneaux solaires sur le toit de sa maison. Nous voulons une femme, bourgeoise, européenne, cultivée, non-fumeuse, pratiquant le ski de fond et la mobilité douce. Nous voulons un homme, centriste mais pas trop, adepte du sauna et des médecines alternatives.

     

    Moi, je veux, au plus haut niveau de notre pays, un homme ou une femme d’Etat. Son parti, ses origines cantonales, ses préférences culinaires ou sexuelles, ne m’intéressent pas. Son rapport à la morale, non plus. Je ne veux pas particulièrement un « homme bien », ni une « femme bien ». Je ne demande pas à un décideur politique d’ÊTRE bon. Ce qu’il EST ne m’intéresse pas. Je lui demande de FAIRE. Car la politique est action.

     

    Tout le drame, aujourd’hui, est d’avoir oublié cette dimension philosophiquement existentielle de la politique : une capacité d’action, au service du pays. Qui agit, je m’en fous, c’est l’action elle-même qui m’intéresse. On a oublié cela, et on l’a remplacé par les points de vue et les images de la personnalisation. On nous parle des gens, on les juge avec des critères de petits bourgeois au moment de l’apéro. On oublie juste le pays, ses intérêts vitaux.

     

    Pascal Décaillet

  • Bienvenue dans le caporalisme énergétique !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 30.11.22

     

    La Saint-Nicolas se rapproche, c’est la saison des Pères fouettards. Vous savez, ces bons bougres barbus, en apparence débonnaires, en réalité punitifs et méchants. Au plus haut niveau de la Confédération, nous en avons eu un pendant deux ans, de Père fouettard : il s’appelait Alain Berset, et nous a régentés comme des gamins pendant toute la crise du Covid. Hyper-présence médiatique, la moindre conférence de presse (y compris dénuée de tout intérêt) relayée en direct par un service public aux ordres, que va-t-il décider, que va-t-il nous annoncer, la Suisse apeurée à l’approche du Maître. Déjà, ici même, sur cette page, nous le dénoncions. Mais l’immense majorité laissait faire : « C’est un peu rude, mais que voulez-vous, c’est pour notre bien ». Fantastique syndrome de Stockholm, où la victime en vient à chanter les louanges de celui qui lui vole sa liberté.

     

    Nous eûmes donc Alain Berset. Et voilà que nous commençons à avoir Guy Parmelin. Le thème a changé, désormais c’est la crise énergétique, mais les postures caporalistes sont les mêmes. On annonce des mesures. On les met en consultation. On donne les résultats de la consultation. On procède par ordonnances. On infantilise totalement les citoyennes et citoyens suisses, en déclarant procéder par « gradation » : de l’étape 1 à l’étape 4, exactement comme un régent d’école primaire, « si cela ne suffit pas, nous passons au degré suivant ». Guy Parmelin, conseiller fédéral chargé de l’économie. Nouveau Grand Maître dans l’art de mettre au pas les Suisses. Là aussi, une première apparence badine ou pateline, qui ne doit en aucun cas tromper notre sens critique : sous le masque, une autorité d’inspecteur qui n’entend pas être remise en cause.

     

    Alors oui, nous voilà partis pour la Farce de Maître Parmelin. Le bon Vaudois des vignes, faussement gentil, qui s’apprête, comme Alain Berset, à nous dévoiler un autre visage, plus rude : celui de la verticalité, si peu conforme à nos traditions suisses, du gouvernement par ordonnances. C’est notre 49,3 à nous, cet article français qui permet de procéder par ukases, sans trop s’encombrer du Parlement, et dont semble d’ailleurs raffoler l’actuelle Première ministre, Mme Borne. Alors, comme sous Berset, voilà que le plus haut niveau du pays recommence à menacer d’entrer dans les détails les plus triviaux de nos vies privées. Si vous n’êtes pas sages, adieu Netflix, adieu les lessives à plus de 40 degrés, adieu les remontées mécaniques, bonjour la peau de phoque et les douves de tonneau, adieu le repassage. On se réjouit de voir le ministre fédéral de l’économie tenir une conférence de presse avec une chemise froissée, il faudra bien qu’il montre l’exemple, non ?

     

    Alors, quoi ? Nous allons nous laisser faire ? Demeurer bras ballants, comme sous Berset ? Attendre des jours meilleurs ? Laisser passer l’hiver ? Vous avez envie, vous, de faire le dos rond ? Moi, pas vraiment. Sans doute un effet de mon sale caractère. Excellente semaine ! Et ne prenez pas froid !

     

    Pascal Décaillet