Sur le vif - Mercredi 13.10.21 - 15.52h
Quand je rencontre un artiste, tous domaines confondus (mais je n'ai de compétences, à part l'Histoire, qu'en littérature et en musique), je ne veux pas l'interroger sur son paraître. Ni sur son cirque médiatique, s'il en a un. Ni sur les polémiques politiques du moment, je reçois assez de politiciens à longueur d'année.
Non. Je creuse, en profondeur, en amont de l'interview, ce qu'il a artistiquement commis. Je m'intéresse à la manière. Au style. A la technique de travail, avec le maximum de précision dans ma curiosité. Ce que j'aime, immensément, c'est que la conversation s'engage sur l'atelier de travail. Jusque dans les moindres détails.
Bref, je m'intéresse à l'art lui-même. La qualité de fabrication. Je pose des questions très concrètes sur le travail de la matière. Et l'artiste, je crois, est heureux de pouvoir parler de cela, car pour lui c'est l'essentiel.
Et moi, infiniment honoré d'avoir pu m'inviter, quelques minutes, ou dizaines de minutes, mais en amont bien plus longtemps, parfois des années de ma vie, dans l'atelier de l'artiste. La seule chose qui compte pour moi, c'est son acte de création, sa singularité, en aucun cas son paraître. Ni ses avis sur la marche du monde.
Pascal Décaillet