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Lettre ouverte à Madame Emery-Torracinta

 
Sur le vif - Vendredi 20.11.20 - 15.12h
 
 
Madame la Présidente du Conseil d'Etat,
 
Dans le contexte difficile que vit notre République, chacun fait ce qu'il peut pour l'intérêt général.
 
Le gouvernement gouverne. Le Parlement tâche d'exercer sa mission de contrôle. Le personnel soignant, admirable, s'occupe de nos malades.
 
Citoyen engagé dans la République, je m'intéresse plus particulièrement aux aspects économiques et sociaux de la crise. Depuis ce printemps, j'ai multiplié les débats, textes et réflexions à ce sujet. Les lieux que j'anime constituent sans doute, à Genève, les forums d'expression citoyenne les plus vifs, sur la détresse des commerçants, des petits entrepreneurs, des cafetiers, des restaurateurs, du monde de la nuit, des indépendants. Je suis moi-même, depuis quinze ans, un petit entrepreneur. Je sais ce que se battre veut dire.
 
Citoyen engagé dans la République, j'exprime mon opinion, depuis des décennies, sur la politique. Je le ferai jusqu'à mon dernier souffle, c'est le droit de tout homme ou femme libre, responsable, soucieux du bien public. Dans ces opinions, que j'exprime, il ne vous a pas échappé que je critiquais souvent votre Conseil d'Etat. J'en conteste les choix politiques, et surtout économiques, je suis qualifié pour le faire, je connais à fond les dossiers politiques genevois, mais plus simplement je suis un citoyen libre, comme un autre.
 
Lorsque j'anime des débats, je donne la parole à ceux qui sont en souffrance, et à leurs représentants. Par exemple, au Président des cafetiers genevois. Parmi tant d'autres.
 
C'est là qu'intervient votre collègue M. Poggia, c'est à son sujet que je vous écris. Malgré ses qualités, ses compétences, son intelligence, que je n'ai jamais niées, ce magistrat ne supporte pas la moindre critique. Ni celles émises par un citoyen qui s'exprime, ni - pire - le fait qu'on puisse ouvrir ses micros à des gens qui le contestent. Aussitôt, cette parole offerte à l'opposition serait de l'ordre du complot, dans je ne sais trop quel but : renverser la République, peut-être ?
 
Depuis plusieurs semaines, votre collègue Poggia m'attaque, avec une singulière hargne. Hier soir, il est allé trop loin. BEAUCOUP TROP LOIN. Il a écrit, sur un réseau social, donc dans l'espace légalement considéré comme public, que j'avais tenu, dans l'un de mes débats, des propos "dans le dessein évident de susciter la haine".
 
"Susciter la haine" !
 
Vous connaissez comme moi la législation en vigueur. Et la jurisprudence du Tribunal fédéral. Votre collègue Poggia m'accuse publiquement de "susciter la haine". Il est très clair que, faute d'excuses publiques de l'intéressé, je donnerai à ces propos diffamatoires les suites qu'ils méritent.
 
Je suis un citoyen libre. J'exerce mon esprit critique, comme chacun en a le droit. Je combats la politique économique de votre gouvernement, dans l'affaire de la crise sanitaire. Oui, vous pouvez me considérer comme un opposant à votre politique. Mais je n'ai, de ma vie, jamais cherché à "susciter" aucune haine ! Il est hallucinant qu'un membre du gouvernement d'un Canton suisse puisse parler ainsi d'un citoyen qui s'exprime. Nous ne sommes plus là dans les traditions, ni dans les tonalités, de notre démocratie suisse.
 
Je vous écris à vous, parce que l'homme qui émet à mon encontre des propos diffamatoires est Conseiller d'Etat. Et membre du Collège dont vous assumez la Présidence.
 
Veuillez agréer, Madame la Présidente, l'expression de ma haute considération.
 
Pascal Décaillet
 

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