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Le corps profond de la patrie

 
Sur le vif - Mardi 22.09.20 - 07.23h
 
 
La volonté farouche, viscérale, affective, d'une Suisse souveraine, ne relève absolument pas d'une nostalgie du passé, mais d'un tropisme d'avenir, particulièrement puissant.
 
Le passé de la Suisse est complexe, ne cherchons pas à l'instrumentaliser. Pour ma part, je n'évoque jamais le treizième siècle, mon champ de références étant beaucoup plus récent, quelque part entre 1798 et 1848.
 
Je n'évoque pas la souveraineté comme mélancolie du passé. Mais comme enthousiaste projection d'avenir. Je veux un pays fort, une communauté humaine soudée socialement, fraternelle dans ses saintes engueulades internes, joyeuse de vivre et de faire la politique.
 
Faire la politique ! C'est la tâche du peuple. La tâche de toutes les citoyennes, tous les citoyens de ce pays. En aucun cas, la tâche des seuls élus. Ces derniers ne sont là que pour siéger, faire des lois, c'est tout. Et ces lois, si elles nous déplaisent, nous les pulvérisons, par référendum. Les patrons, c'est nous. Le corps des citoyens, indivisible. Pas les parlementaires !
 
La souveraineté suisse est devant nous. Elle est à inventer. À imaginer. À façonner. Elle est objet de nos désirs, de nos pulsions. Elle relève de l'instinct autant que de la raison. Elle est affaire d'enthousiasme, de passion. Laissons aux pisse-froid la triste toile multilatérale du monde, cette construction abstraite, intellectuelle, cérébrale, déracinée du corps profond de la patrie.
 
 
Pascal Décaillet

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