Sur le vif - Mardi 22.09.20 - 14.31h
Je crois que même si personne n'allait chez le médecin pendant un an, en Suisse, ni à l'hôpital, les primes continueraient d'augmenter. Parce qu'on alimente un système. Des réserves. Le fonctionnement interne d'une usine à gaz.
Une usine d'Etat ? Pas du tout ! Un consortium privatisé, dans les années 1990, avec la bénédiction d'une Conseillère fédérale socialiste. Une mise en concurrence d'un autre âge, triste résidu des années où le marché était sanctifié. Et où même une partie de la gauche, éblouie par Tony Blair, trouvait ça très bien.
A l'époque, un homme, chez les socialistes, résistait à cette funeste tendance. Il s'appelait Pierre-Yves Maillard. Je l'admirais, intensément. Je signais un article, intitulé "Le meilleur de tous".
Hélas, le même homme s'est pris avec délices dans les rets du pouvoir. Aujourd'hui premier syndicaliste du pays, il a entraîné la gauche dans une trahison historique : accepter la libre circulation, en sachant très bien que les mesures d'accompagnement ne sont que poudre aux yeux. Et que des dizaines de milliers de nos compatriotes portent en eux la souffrance d'une immigration non contrôlée.
Santé, flux migratoires : c'est maintenant la démocratie directe suisse qui doit montrer sa rage. Sa puissance de feu. Sa capacité à inventer, loin des conglomérats parlementaires, la politique de demain.
Nos élus s'entendent si bien entre eux. Laissons-les à la somnolente douceur de leurs conciliabules. Laissons-les à leur recherche proustienne des Pas perdus. Nous tous, citoyennes et citoyens de ce pays, réveillons la politique suisse !
Pascal Décaillet