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Aimer l'allemand, c'est prêter l'oreille

 

Sur le vif - Mardi 01.09.20 - 08.06h

 

Impossible de se figurer en profondeur l'Histoire de la Grèce, sans se pénétrer de l'Histoire de la langue grecque, dans toutes ses inflexions dialectales (dorien, ionien, attique, etc.).

De même, impossible d'embrasser l'Histoire des Allemagnes sans s'immerger avec passion dans l'Histoire et la dialectologie de la langue allemande.

L'Histoire allemande, c'est l'Histoire de la langue. Le Althochdeutsch, puis le Mittelhochdeutsch, puis l'allemand moderne à partir de Luther. Les innombrables dialectes. Les mots locaux. L'enfouissement de ces derniers au moment de l'Aufklärung, puis leur prodigieuse résurrection avec le Sturm und Drang (autour de 1770), puis avec le Romantisme et les Frères Grimm.

Le rôle des mots dans la formation de l'idée nationale allemande, à partir des Discours de Fichte (1807). Des discours qui prennent d'ailleurs la langue - et le langage - comme thème.

Luther est un inventeur de mots. Brecht est un inventeur de mots. Paul Celan est un inventeur de mots. Günter Grass est un inventeur de mots.

Jamais la langue allemande n'a été figée par une Académie, un Richelieu. Toujours, le tissu linguistique a été malléable, évolutif, perçu comme tel par la pluralité germanique.

L'Histoire allemande, c'est l'Histoire de la langue allemande.

Et c'est aussi - j'y reviendrai largement - l'Histoire de l'évolution musicale allemande. Je ne pourrais concevoir une Histoire allemande sans une Histoire, en profondeur, du langage musical allemand.

Aimer l'allemand, c'est prêter l'oreille.

 

Pascal Décaillet

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