Sur le vif - Samedi 15.08.20 - 13.30h
La question européenne n'a pour effet, depuis trente ans, que de diviser la droite suisse. Sur la plupart des autres sujets (Défense nationale, Finances, Fiscalité, soutien aux PME, liberté d'entreprendre, redimensionnement de l'Etat), UDC et PLR s'entendent fort bien.
Et sur le nécessaire rééquilibrage entre Commerce extérieur (obsession PLR, aile affairiste) et soutien à l'Agriculture suisse (absolument indispensable, pour la souveraineté alimentaire et la survie de nos paysans), les esprits intelligents de ces deux partis peuvent s'entendre. C'est une question de curseur, plus que de dogme. Nulle âme sensée n'entend asphyxier l'un de ces deux secteurs d'activité de notre économie. Il s'agit juste de ré-équi-librer ! Au profit du marché intérieur. Moins de profit mondialisé, ou continentalisé ; davantage d'économie nationale, au service de l'humain, et de la prospérité interne du pays.
De même, au PLR, d'innombrables militants, dès qu'on discute un peu sérieusement avec eux, sont d'accord de réguler l'immigration, en fonction de nos besoins. Mais ils rejetteront l'initiative le 27 septembre, pour ne pas avoir l'air de s'aligner sur l'UDC. Et parce que le libre-échangisme, dans leur parti, fonctionne hélas comme un dogme. Eh oui, il existe aussi un dogme libéral !
Formidable gâchis, donc. Qui profite à la gauche, et à la liturgique trahison des gentils centristes de bénitier. La droite suisse, majoritaire dans le pays mais suicidaire dans ses déchirements, finira-t-elle un jour par le comprendre ?
Pascal Décaillet