Sur le vif - Samedi 28.03.20 - 11.33h
L'Union européenne, c'est fini. L'édifice multilatéral, c'est fini. Ne demeurent que les nations. L'Italie, endurante et courageuse. La France. La Suisse. Etc.
Chacune d'entre elles, avec coeur et détermination, se bat. Chacune prend les décisions qui lui semblent justes. Chacune, en profondeur et sans la moindre ambiguïté, est perçue par son peuple comme l'unité de référence, la seule voie vers le salut.
Mieux : chaque nation, tout en roulant pour elle-même, respecte et admire le combat de ses nations voisines. L'information circule. On sait que les autres souffrent, on sait à quel point c'est dur, on est en pensées avec eux. Nous ne sommes pas dans une guerre entre nations, mais dans un combat total, qui passe par l'unité singulière de chaque nation.
Chaque nation, séparément, organise le combat, mérite le respect. Chacune, dans son périmètre délimité, reconnaissable, représente l'horizon d'attente des citoyennes et citoyens. Chacune est l'espace où s'exercent la solidarité, la mutualité, la communauté de mémoire, les projections pour l'avenir.
Les bavardages mondialistes et multilatéraux, c'est fini. On veut du reel, du concret. On saigne pour ce pays qu'on aime, et dont on voit l'économie s'effondrer, alors qu'elle rayonnait, sur ordre venu d'en haut.
Partout, on veut reconstruire des économies nationales, au service de l'humain, de son épanouissement. Ce grand dessein, c'est dans chaque nation séparément qu'il s'accomplira. Chacune, selon son génie propre.
Plus que jamais, les peuples vont réclamer la souveraineté. Alimentaire, bien sûr, donc agricole. Sanitaire, n'en parlons pas. Industrielle, et il faudra se soucier un peu plus du marché interne ! Et puis, désolé si ça sonne démodé, mais aussi la sécurité, tout court. Cela passe par une défense nationale intransigeante, moderne, motivée, performante.
Ce que le vent de l'Histoire est en train de balayer, c'est le rêve cosmopolite de la frontière abolie. Politiquement, le monde n'existe pas. Les grands ensembles multilatéraux, non plus. Ce qui existe, ce sont les nations, chacune avec son Histoire, ses douleurs, ses cicatrices, ses passages de lumière, ses mythes fondateurs, la mise en cause de ces mythes. Cela constitue une mémoire, un espace dialectique et onirique, un trésor commun.
Cela constitue l'unité de référence au sein de laquelle se reconstruiront les peuples.
Pascal Décaillet