Sur le vif - Vendredi 17.10.19 - 05.47h
Le DIP peut phosphorer tant qu'il veut sur les structures, regroupement X contre regroupement Y, tronc commun, modèle A contre modèle B, il suffit d'une affaire comme celle du C.O. Renard pour annihiler comme vaines toutes ces puissantes cogitations.
L'enseignement a besoin de confiance, de sérénité, d'autorité. Le lien, magique, entre maître et élève, est la clef de toutes choses. Il y faut la passion de transmettre, du charisme (eh oui !), un don de soi, un humanisme dans l'approche du savoir.
Là sont les enjeux, où la relation humaine est centrale. L'enseignement n'est pas une science. Tous ne sont pas égaux dans le don de communiquer. L'obsession structurelle des éternels réformateurs camoufle leur incapacité à saisir cet essentiel, aussi intime qu'invisible.
Tant qu'éclateront des affaires comme celle du C.O. Renard, où des profs sont physiquement attaqués par des élèves, les discours sur les structures, et sur la énième réforme d'une machine à Tinguely, demeureront parfaitement inaudibles.
Aucune table ronde, aucune commission inter-partis, aucune recherche de consensus pour s'assurer le succès d'un projet de loi, n'aura le moindre crédit, tant que l'autorité, la confiance, le respect, mais aussi la joie métaphysique de la transmission, ne seront pas au rendez-vous.
Et ça n'est ni une question de nombre de postes, ni de dotations financières. Le DIP dispose largement des moyens. À lui de mettre de l'ordre dans ses structures, privilégier le front contre les états-majors, dégager des priorités, placer la relation humaine de transmission au centre de tout. C'est cela, la grande idée de l'école. Les structures, on s'en fout.
Pascal Décaillet