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L'Allemagne, c'est nous

 

Sur le vif - Lundi 23.09.19 - 08.00h

 

La pauvreté de masse en Allemagne, dont parle ce matin la Tribune de Genève, constitue l'un des thèmes majeurs du destin de l'Europe. Un sujet autrement capital, pour notre propre avenir, que toutes les questions sociétâââles dont on nous bassine à n'en plus finir.

L'Allemagne, c'est la première puissance en Europe. Depuis Frédéric II, roi de Prusse (1740-1786), elle ne fait que monter en force sur le continent. Le 8 mai 1945 n'a été qu'une défaite d'étape, dont le pays s'est remis à une vitesse exceptionnelle.

Si l'Allemagne est saine, dans son corps social, comme elle le fut au moment des lois bismarckiennes, l'Europe entière peut en être gagnante.

Si, en revanche, elle laisse prospérer en son sein la gangrène des inégalités, si elle laisse une génération, une catégorie sociale, sur le bord du chemin, si elle les met à l'écart, les laisse sombrer dans la pauvreté ou la misère, c'est l'explosion. Avec conséquences dévastatrices, en Allemagne et hors de l'Allemagne.

L'Europe a donc tout intérêt à ce que l'Allemagne s'occupe en priorité des Allemands. De ses seniors, dont certains vivent dans une précarité épouvantable. De ses jeunes, pour qu'ils soient formés, et trouvent un emploi. De ses chômeurs, notamment en Saxe, en Prusse, où ils sont totalement délaissés.

En jugeant bon de jouer, à l'automne 2015, la carte de visite cosmopolite contre les intérêts supérieurs de la cohésion sociale allemande, toute à son lustre de vouloir plaire au monde, Mme Merkel a perdu l'appui et la confiance d'une quantité de ses compatriotes.

Cette absolue nécessité de la cohésion sociale, vous la trouverez définie chez tous les grands penseurs politiques allemands. Vous la trouverez chez Luther, qui place le chemin spirituel au centre de la vie. Vous la trouverez chez Fichte, dans ses Discours à la Nation allemande (1807, sous occupation française). Vous la trouverez à la fois dans la pensée de l'Aufklärung (Lumières), et dans celle qui, en réaction, prône le retour aux valeurs ancestrales de la Gemeinschaft germanique.

Oui, nous avons tous intérêt, en Europe, à ce que l'Allemagne s'occupe en priorité des siens. Le destin de ce pays majeur est au fond le nôtre. Qu'une guerre sociale, comme en 1918/19, embrase ce pays, et le feu nous parviendra. L'Allemagne, c'est nous.

 

Pascal Décaillet

 

 

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