Sur le vif - Lundi 16.09.19 - 17.13h
Ceux qui, dans la tranquillité urbaine d'une certaine gauche genevoise, considèrent la classe moyenne comme "impossible à définir", et se permettent de la prendre de haut, voudront bien désormais se passer des subventions, déductions et facilités que leur accorde l'Etat, en vertu des ponctions opérées massivement sur le portemonnaie de cette classe. En clair, sur le portemonnaie des gens qui travaillent dur, ne reçoivent - pour leur part - aucune subvention, et n'arrivent pas à mettre un seul centime de côté.
Car c'est bien la classe moyenne, de facto, qui entretient à Genève ceux qui ne payent ni impôts, ni primes maladie. En vertu de cela, on pourrait tout au moins faire preuve de respect et de retenue, quand on l'évoque, plutôt que la ramener avec mépris à la petite-bourgeoisie, Spiessbürgerlichkeit, du temps de Flaubert, ou du romancier allemand Theodor Fontane.
Ces assistés sélectifs nient l'existence de la classe moyenne, mais se gardent bien de refuser les aides financières que, par l'impôt, elle leur apporte.
Cela porte un nom : cela s'appelle des Pharisiens.
Pascal Décaillet