Commentaire publié dans GHI . Mercredi 14.10.15
« Eveline Widmer-Schlumpf a fait du très bon travail » : propos tenus dans la Tribune de Genève, lundi 12 octobre, par Pascal Couchepin. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’hommage du Valaisan à la Grisonne ne fera pas l’unanimité au sein du parti de l’ancien Président de la Confédération, le PLR. Dans cette formation, de nombreuses voix s’élèvent pour inviter les parlementaires fédéraux à ne pas réélire l’actuelle ministre des Finances au Conseil fédéral, en décembre prochain. On lui reproche sa gestion des conflits financiers internationaux, sa génuflexion devant ses partenaires de négociation, à Paris, à Washington ou à Bruxelles.
Dès lors, pourquoi ces mots de Couchepin ? Où en chercher la cause, si ce n’est dans le Péché originel du 12 décembre 2007 ? Entendez, le complot fomenté par un pronunciamiento de parlementaires fédéraux contre Christoph Blocher. Ne pas le réélire. Aller chercher, à Coire, la ministre cantonale grisonne des Finances, comme figure de remplacement. Avec son accord, bien sûr. Et ça a parfaitement marché ! Dans les conjurés, il y avait le socialiste Christian Levrat, le Vert Ueli Leuenberger, le PDC Christophe Darbellay.
Et Pascal Couchepin ? Était-il dans le secret des dieux ? Nous n’en saurons rien. Mais le départ de Blocher l’a bien arrangé, il y avait un coq de trop dans cette cour, un coq de combat, comme lui, gênant, rival. Alors, dans ces conditions, Mme Widmer-Schlumpf, on l’aime bien. On sait se souvenir qu’elle a rendu service. Et même si une grande partie du PLR ourdit maintenant contre elle, eh bien, de son promontoire octodurien, on lui demeurera fidèle. La politique n’est-elle pas, ainsi considérée, la chose la plus simple du monde ?
Pascal Décaillet