Commentaire publié dans GHI - Mercredi 02.09.15
Une campagne, bien sûr, ça consiste à serrer des mains. Par milliers. On dit que Chirac, pour les législatives de mars 1978, en avait serré un million. Il faut battre le terrain, voir des gens, discuter, boire des verres. Tout cela, c’est vrai, c’est le jeu. Mais diable ! Face à la tournure que prend ce début de campagne des fédérales 2015, il faut tout de même rappeler qu’un candidat est avant tout là pour afficher des idées, et non sa seule tronche, hirsute et repue, au milieu des bals populaires.
Car enfin, la tactique de certains est trop transparente : on porte à son agenda trois à quatre événements festifs par jour, kermesses, Fête de la Tomate, bientôt Fêtes des Vendanges, on s’y pointe, on s’y affiche bien visiblement, et surtout on n’oublie pas de s’y faire photographier. On balance le tout aussitôt sur un réseau social, et voilà, on a mis en scène sa popularité. Que du bonheur.
Chacun jugera. Pour ma part, telle n’est pas ma conception de la politique. Cette dernière est, avant tout, un combat d’idées. Avec des modèles de société qui s’affrontent. Par exemple, au hasard, la gauche et la droite. Ou encore, protectionnisme et libéralisme. Ne concevoir une campagne que comme une suite d’apparitions, c’est plus proche de Lourdes ou de Fatima que de la dialectique démocratique.
Reste l’essentiel : l’électeur. Parce que le pire, c’est que la tactique kermesse, ça paye souvent. Espérons tout de même que le corps électoral du canton saura jauger les candidats à d’autres aunes que la récurrence de leurs photos au milieu des fêtes populaires. Ou alors, c’est à désespérer de la politique, ce à quoi je ne suis pas encore prêt.
Pascal Décaillet