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Le dimanche qui rassure le bourgeois

 

Sur le vif - Dimanche 30.11.14 - 14.54h

 

J’ai voté trois fois oui, ce sera trois fois non, dont acte. J’ai toujours respecté les décisions du peuple : le 9 février j’étais dans le camp des vainqueurs, là je suis dans celui des perdants, c’est la vie. L’essentiel, c’est que notre démocratie directe a parfaitement fonctionné. Trois objets ont été soumis au peuple et aux cantons. Il y a eu une vaste campagne, au niveau national, des débats vifs et éclairants. Au final, le souverain a tranché. Que demander de mieux ?

 

Le grand vainqueur, aujourd’hui, c’est la démocratie directe. Cet appel, tous les trois mois, au suffrage universel, permet d’y voir plus clair. En avoir le cœur net. Par exemple, le fait que le souverain ait dit oui le 9 février sur l’immigration massive, et non aujourd’hui à Ecopop (qui, entre autres, paie cher son absence d’unité de matière et cette histoire de planning familial en Afrique qui n’avait rien à y faire), ce oui et ce non précisent, affinent, cisèlent les données dont dispose désormais le Conseil fédéral pour la suite de notre politique migratoire.

 

Le peuple et les cantons ne veulent pas d’Ecopop, mais veulent le contrôle des flux d’immigration du 9 février 2014. Ce contrôle, il va falloir maintenant l’instituer, le mettre en application, sans faillir, sans tricher, sans jouer au plus fin. On sait maintenant que c’est cela que veulent les Suisses, mais pas le pourcentage donné dans Ecopop sur le solde migratoire. Alors OK, on ne fait pas le second, mais de grâce on exécute la volonté populaire, sur le premier.

 

Pour le reste, il est tellement édifiant, dans notre bonne Suisse, de voir le bourgeois souffler et s’éponger. Notre pays, peut-on lire dans les premiers commentaires du Temps ou du PLR (ce sont d’ailleurs exactement les mêmes, celui-là étant le porte-parole de celui-ci), aurait retrouvé le bon sens, la raison. Traduction : une majorité a voté dans la direction que nous voulions. En clair, si le peuple vote comme nous, il est doté des facultés médicales et psychiques de la raison. S’il vote contre nous, il est frappé de folie.

 

Là est le vrai fossé de notre pays. Entre ceux qui décrètent le bien, le raisonnable, et ceux qui osent interroger le frisson tellurique. Cette faille-là, malgré le cri d’aisance du bourgeois en ce premier dimanche de l’Avent, est loin, très loin d’être comblée.

 

Pascal Décaillet

 

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