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Police genevoise : hommage et gratitude

 

Commentaire publié dans GHI - 08.11.14


 
J’ai passé plus d’un demi-siècle de ma vie à Genève, et jamais je n’ai eu à me plaindre de la police. Il est vrai que j’ai l’âme peu délinquante, et que je n’ai jamais particulièrement cherché à me frotter à la maréchaussée. Mais tout de même : chaque fois que j’ai été en contact avec un agent, j’ai trouvé patience, courtoisie, sens du service et compréhension. Qu’il y ait des dérapages, c’est possible : il y en a partout, dans tous les corps des métiers, et jamais il ne faut juger une corporation entière sur quelques brebis galeuses. Mais sur les dizaines de milliers d’heures consacrées chaque année, par la police, au service et à la protection de la population, les cas particuliers d’abus de pouvoir sont rarissimes.


 
Et si nous, les citoyens, avant de nous prononcer si hâtivement sur les problèmes syndicaux ou sectoriels de notre police, nous commencions simplement par lui dire notre gratitude ? A tous ceux, hommes et femmes, de tous grades et de toutes fonctions, qui exercent ce métier. Comme je le fais ici, si souvent, pour les enseignants. Comme il faut le faire pour les infirmières, les employés de voirie, les pompiers, les agents des services publics, tous ceux qui servent l’Etat, à tous les niveaux, à commencer par les plus modestes. Il serait temps, dans ce canton, qu’on parle des fonctionnaires autrement qu’en termes de classes de salaire, d’indemnités et de revendications. Et davantage en termes de grandeur dans le service public. A cet égard, trois décennies de philosophie libérale, voire ultra, ont scandaleusement terni l’image de ceux qui servent l’Etat. Alors que sans eux, nous ne serions rien. Si ce n’est une jungle, avec la loi du plus fort. Ou un Ancien Régime, avec la seule loi du Prince.


 
Je ne me prononce pas ici sur les revendications syndicales de la police genevoise. Elles appartiennent au champ de négociations entre les représentants professionnels et l’employeur, l’Etat. Disons simplement que les policiers ont 100% le droit, comme tout corps de métier, de faire valoir leurs prétentions. Et l’employeur, le droit d’être d’accord ou non. Cette tension dialectique s’appelle négociation, elle est chose courante en Suisse depuis près d’un siècle, et même sacralisée depuis 1937. Ajoutons que nous les citoyens, avant de porter un jugement sur le salaire des policiers, nous gagnerions peut-être à suivre quelques patrouilles, par exemple de nuit, pour nous rendre compte de la réalité du travail fourni. Sur l’aspect sécuritaire, mais aussi social.


 
Et puis, il est tellement confortable, du confort de son salon, de pester contre la police. Les bobos, les libertaires (de gauche comme de droite !), tous ceux que l’Etat structuré embarrasse, surtout dans ses fonctions régaliennes, celles qui fleurent l’organisation de type militaire. Puissent les politiques, de tous bords, valoriser davantage qu’aujourd’hui les agents de la fonction publique. Rendre à l’individu le désir de servir l’Etat. Pour cela, il conviendrait que nos consciences renouent avec le discours sur le collectif. L’intérêt supérieur de tous, Exactement le contraire des thèses ultra-libérales des trente dernières années.


 
Pascal Décaillet

 

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