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L'habit du Général

 

Chronique publiée dans Lausanne Cités - Mercredi 02.07.14
 
 
Une garde à vue, ça n’est pas formellement une arrestation. Et surtout, la personne entendue par la police demeure présumée innocente, c’est très important. Cela vaut pour tout le monde, y compris Nicolas Sarkozy. Nous ne nous prononcerons donc pas sur le fond de l’affaire qui amène un ancien chef d’Etat français dans une telle situation. Surtout qu’à ce niveau, toutes les manipulations sont possibles et imaginables.
 


Mais concernant M. Sarkozy, quelle que soit son implication dans la présente affaire, il faut bien reconnaître qu’il est celui des sept présidents de la Cinquième République qui aura le plus affaibli la fonction. Non par ses choix politiques, ni par son manque d’ardeur à la tâche, mais par toute une série de signaux où l’homme ne s’est pas montré à la hauteur. Désolé de le dire ici, mais M. Hollande, son successeur, qu’il est de bon ton de dénigrer unanimement, a toujours, dans l’exercice de sa fonction présidentielle, affiché la dignité requise. On peut lui coller tant qu’on veut l’image – en effet ridicule – du scootériste allant chez sa maîtresse avec son casque, il était là dans sa vie privée.


 
Taillé pour le fondateur de la Cinquième République, l’un des plus grands hommes de toute l’Histoire de France, le costume est certes trop ample pour n’importe quel successeur, sauf peut-être François Mitterrand, qui l’a porté avec génie. Il oblige ceux qui le portent à incarner l’Etat, sa continuité, son Histoire. Dans cette mission-là, le « casse-toi, pauv’con » n’a évidemment pas sa place. Et cela, garde à vue ou pas garde à vue.
 
 
Pascal Décaillet


 

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