Chronique publiée dans Lausanne Cités - Mercredi 05.02.14
« Diffuser les Jeux Olympiques n’est pas rentable », pleurniche dans le Temps du mardi 4 février un apparatchik de la SSR. Pas rentable : on s’en doute ! Mais on aimerait surtout savoir ce qui les oblige à cette massive débauche de moyens, si ce n’est leur folie des grandeurs. La Suisse est un tout petit pays, nous ne sommes ni la Russie, ni les Etats-Unis. Nous brillons certes dans certaines disciplines d’hiver, comme le ski alpin, le ski nordique et quelques autres. Mais pourquoi vouloir tout couvrir, alors que les images des compétitions sont parfaitement accessibles sur les canaux sportifs mondiaux ?
Combien la SSR va-t-elle engloutir dans les Jeux de Sotchi ? Combien de personnes envoie-t-elle sur place ? Qui va payer ? La redevance, c’est-à-dire nous tous ? Des parrainages, mais alors voilà des méthodes de médias privés ? La publicité ? Les sociétés de membres (SRT) qui constituent la SSR ont-elles été consultées ? Faut-il absolument que toutes les compétitions de Sotchi soient commentées par des voix maison de la SSR ? Si oui, pour quelle valeur ajoutée ?
Il est grand temps que les budgets sportifs du Mammouth soient passés au crible d’un audit très serré. Sans complaisance. Il en va de notre argent. Car ce sympathique prélèvement qu’on appelle la redevance n’est rien d’autre qu’un impôt déguisé.
Pascal Décaillet