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Et l'école, bordel !

 

Commentaire publié dans GHI - 22.05.13
 
 
Après une décennie de Charles Beer, l’école genevoise aura, dès novembre, un nouveau patron. Qui ? L’un des candidats actuels au Conseil d’Etat ! Eh oui, il existe à Genève un personnage connu de nous tous, de gauche ou de droite, qui, par la force des choses, sera cet automne notre nouveau ministre de l’Instruction publique. Le sait-il lui-même ? Reprendra-t-il le DIP à son corps défendant ? Va-t-on confier ce Département capital à un petit nouveau, sans Histoire et sans culture, sans le frottement de la mémoire, sans une équation personnelle puissante avec le principe même de l’école, la transmission du savoir ?


 
Ce scénario serait catastrophique. Je crois être le seul, à Genève, en ce printemps de pré-campagne, à thématiser des débats sur le sujet. Les partis, pour l’heure, s’en désintéressent, ne parlant que sécurité, logement, mobilité. Ils ne viennent débattre de l’école, ce qu’ils font poliment, que si on leur en impose le thème. C’est tout de même inouï ! Que transmettre à nos enfants ? Comment organiser l’accès aux connaissances des générations futures. Quelles priorités ? Comment mettre en application la nouvelle norme constitutionnelle qui rend la formation obligatoire jusqu’à 18 ans. Comment valoriser l’apprentissage, rendre sa noblesse à ce magnifique mot, « le métier ». Si ces sujets-là ne sont pas majeurs, alors lesquels ?


 
En arbitrant à la Pentecôte un débat entre deux hommes intelligents, le socialiste Thierry Apothéloz et le MCG Mauro Poggia, je me suis rendu compte que le legs de Charles Beer n’était, au fond, pas si contesté. Et qu’il s’agissait avant tout, aujourd’hui, d’aller de l’avant. En privilégiant les solutions concrètes sur les grands combats frontaux – comme les notes – d’il y a dix ans. C’est bien. Mais la nouvelle ère, incarnée par une nouvelle personne, aura besoin d’un nouveau souffle. J’ai déjà écrit ici que le DIP gagnerait à être repris par une personnalité radicale, je dis bien radicale. Parce que c’est un parti d’Etat, qui a fait nos institutions, ne se laisse pas enivrer par la puissance de l’argent, organise la répartition autrement qu’en sandales. Mais cela n’engage que moi. Je porterai, jusqu’à cet automne, le débat sur l’avenir de l’école à Genève, j’amènerai les candidats à sortir du bois.


 
Pascal Décaillet

 

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