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M. Beer et la Chancelière: l'argument qui tue

 

Sur le vif - Jeudi 25.04.13 - 09.15h

 

J’ai été l’un des premiers à Genève, bien seul au début, à mettre en cause certaines actions, dans le cadre de ses fonctions, de Mme Anja Wyden, Chancelière. Je n’ai jamais attaqué ni la personne, ni ce qu’elle était, juste les comportements opérationnels d’un important responsable de notre Etat. C’est le droit de tout citoyen de ce canton.

 

Oui, les couacs, à la Chancellerie, se sont multipliés depuis que Mme Wyden est aux commandes. Aujourd’hui, ces choses-là sont sur la place publique : les citoyens et contribuables que nous sommes ont parfaitement le droit de s’interroger, interpeller, demander des comptes. Ce que fait ce matin la Tribune de Genève, sur une double page, 2 et 3. Comme souvent, ce journal met du temps à démarrer. Il commence, par un étrange réflexe d’ancrage, par défendre le pouvoir. Puis, dans une singulière extase de la révélation, se laisse pénétrer par la lumière, allez orthographions avec une minuscule. La Tribune, lorsqu’il s’agit de remettre en cause les autorités en place, est rarement anticipatrice. Les lièvres qu'aujourd'hui nous soulevons, elle vous les rôtira sans doute en râble délicieux, d’ici six mois.

 

La Chancelière fait preuve, dans son interview à la TG, de bien peu d’autocritique. Rien, parmi les couacs, ne serait de sa responsabilité. Et elle peut se prévaloir d’une protection de taille : celle de Charles Beer. J’ignore si le président du Conseil d’Etat parle de lui-même ou avec l’aide d’un ventriloque, mais ses propos, ce matin, tant à la RSR qu’à la TG, sont proprement hallucinants. On s’en prendrait à Mme Wyden parce qu’elle est une femme. C’est bien là le dernier des arguments, celui qu’on sert alors qu’on n’a plus rien à dire.

 

Que vient faire l’amalgame du genre dans cette affaire ? A-t-il seulement été utilisé une seule fois par les personnes osant, sur la place publique, remettre en question l’action de la Chancelière ? N’aurait-on pas le droit d’attaquer un haut fonctionnaire, ou une magistrate, sous le seul prétexte qu’elle serait une femme ? Et sa qualité de femme, qui en l’espèce n’a rien à faire dans le problème, devrait-elle nous retenir de mettre en question son efficacité ?

 

Allons, M. Beer, l’argument ne tient pas la route. Il faut admettre que le choix de Mme Wyden pour succéder à M. Hensler n’était peut-être pas le plus heureux. Reconnaître cela, oui, ou continuer de vous enferrer dans le déni, avec vos réseaux de protections internes. Faites-le, si ça vous chante. Mais cela ne grandira pas un Conseil d’Etat 2009-2013 que l’Histoire s’empressera d’oublier.

 

Pascal Décaillet

 

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