Sur le vif - 02.08.12 - 12.29h
"Ce sont les Suisses d'origine étrangère, ceux qui ont trouvé une nouvelle patrie en la Suisse, qui parlent le mieux de la Suisse", déclarait hier, sur le Grütli, le président de la Société suisse d'utilité publique.
Nul doute que les personnes dont parle M. Gerber parlent fort bien de ce pays qu'elles ont choisi et qu'elles aiment. Mais je n'aime pas cette manière de renverser le rejet de l'autre en laissant entendre qu'un Suisse de vieille date serait moins habilité à émouvoir, lorsqu'il évoque la communauté nationale.
Et puis, surtout, à quoi bon créer des catégories de Suisses ? Il n'y pas de "Suisses d'origine étrangère", dans une saine conception républicaine de l'intégration. Il n'y a que des Suisses, tout court. A mes yeux, à partir de la minute où une personne obtient la naturalisation, elle est, de façon totale, ma compatriote. Elle a les mêmes droits, les mêmes devoirs que moi. Il m'est assez égal, au fond, qu'elle soit d'origine étrangère.
La nationalité ne se divise pas. Il est tout aussi faux de se méfier des "Suisses d'origine étrangère" que... de les encenser particulièrement, Cher M. Gerber. Sauf à créer des communautarismes à l'intérieur de l'appartenance républicaine. Ce qui est le début de la fin.
Pascal Décaillet