Sur le vif - Jeudi 09.02.12 - 17.20h
Votre pagode prend l'eau, les piranhas se précipitent en votre direction, le rivage est tellement loin, invisible. Vous vous sentez un peu seul. La Faucheuse, vous l'aviez imaginée plus sereine, plus noble, enfin moins grotesque que sur ce maudit rafiot pourri. Même pas l'Amazone. Juste un marécage. Sourire du nénuphar. Appétit du poisson carnivore. Il vous a dans la peau, Alain-Dominique. Les eaux sont douces, presque sucrées. C'est l'heure de vérité.
Et les enfants du Marais, justement, ils vous ont lâchés, pour de Vertes amours. Il n'y a plus de centre, il n'y en eut d'ailleurs jamais. Il n'y a plus que vous, Alain-Dominique, médusé sur cette saloperie de radeau. Il faut bien que sonne l'heure, alors il faut dire un mot : le dernier. Vous aviez bien pensé à « Mehr Licht », mais Goethe vous avait fauché la case. « Vive la France », sans bâillons ni poteau, sans la prière aux agonisants, c'est peut-être un peu déplacé. Alors, Alain-Dominique, à l'heure fatale, 15.23h, vous eûtes la phrase salvatrice :
« Les Assises du PLR inaugurent une marche vers l'avenir ».
Et nul piranha n'y survécut. Et vous eûtes la vie sauve. Pour quel destin ?
Pascal Décaillet