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« Mais parlons d'autre chose »

 

Sur le vif - Mercredi 08.02.12 - 16.58h

 

Bon, nous sommes le 8 février, l'hiver est certes loin d'être fini, mais enfin il fait un peu moins froid, la bise s'est calmée, alors on pourrait commencer comme Brel finissant La Fanette : « Faut dire - Qu'on ne nous apprend pas - Mais parlons d'autre chose ».

 

Autre chose ! Nous avons, ici même, dès le premier jour, proclamé que l'affaire du Moulin était d'ordre privé. Qu'il y avait sans doute mille noises à aller chercher à Mark Muller, mais de grâce sur le plan politique : chantiers qui n'avancent guère, mirages de la plus haute tour. Oui, à ce mal aimé, c'est cette chanson-là qu'il eût fallu chanter, comme d'ailleurs à la plupart de ses collègues : ce gouvernement-là est, depuis la guerre, l'un des moins convaincants. Ces questions-là sont importantes, non ce qui s'est produit la nuit du Réveillon.

 

Dans ces conditions, l'accord annoncé aujourd'hui, entre les parties, est une bonne nouvelle. Pas nécessairement sur le plan moral. Mais sur le seul plan qui vaille en politique : la PO-LI-TIQUE ! Or, cette dernière, si elle doit certes intégrer une part de morale, ou tout au moins entrer en dialectique avec la morale, ne peut en aucun cas - désolé, âmes sensibles - se réduire aux seules exigences de la morale. Sinon, il n'y aurait eu ni Richelieu, ni Mazarin, ni Talleyrand, ni Metternich, ni Bismarck, ni Mitterrand. Pardonnez-moi, augustes figures, de tremper ici vos noms dans une affaire qui ne relève pas exactement de vos catégories ! Mais de la dernière porte du couloir, au fond à gauche.

 

Alors, quoi ? Alors, les vraies questions ! Ce gouvernement, si faible, va-t-il tenir, autrement qu'en survivant, jusqu'à la fin de la législature ? Sous quelles perfusions ? Celles du Docteur Unger ? Sans doute va-t-il déléguer, rafistoler, écoper, tenter de joindre les soudures. Mais on voit mal, d'ici novembre 2013, un quelconque grand dessein jaillir de cette équipe-là. Cela est le vrai problème. La péripétie du Moulin, qu'elle se dissipe dans l'Histoire. Qu'elle entre dans la danse. Comme des particules de poussière. Attirées par le néant.

 

Pascal Décaillet

 

 

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