Sur le vif - Vendredi 20.01.12 - 18.50h
Comment Robert Cramer, conseiller aux Etats en exercice, a-t-il pu se laisser aller à tant d'arrogance et de mépris envers le Maire de Genève ? Citation, tout à l'heure, sur la RSR : « Pierre Maudet, un jeune magistrat, réélu de justesse pour s'occuper des poubelles ». Lapidaire. Et franchement dégueulasse.
La pomme de discorde ? Maudet, à très juste titre, s'était permis de laisser entendre que les deux conseillers aux Etats genevois (Mme Maury Pasquier, socialiste, et M. Cramer, Vert) n'avaient pas fait leur boulot de lobbying, à Berne, pour défendre la traversée du lac. Un projet vital pour accorder enfin une ceinture périphérique à Genève. Et qui fait partie, d'ailleurs, du fameux plan directeur cantonal, dont on parle tant. Mais un projet, ça n'est un secret pour personne, torpillé, pour raisons idéologiques, par certains élus de gauche. Le résultat : le Conseil fédéral, avant-hier, n'a pas retenu la traversée du lac dans le réseau des routes nationales. La Confédération, donc, ne paiera pas.
Mais revenons à l'insulte. Les mots ne sont jamais gratuits. « Jeune magistrat » : en quoi l'âge joue-t-il un rôle, si ce n'est dans l'inconscient d'un notable ayant blanchi sous le harnais, à l'ombre des cépages ? « Réélu de justesse » : une fois qu'un magistrat est élu, il est élu ; on ne revient pas sur le détail, ni sur sa place. « Pour s'occuper des poubelles » : oui, M. Cramer, les vraies préoccupations des gens, pendant que les bobos trinquent dans les cocktails du terroir. Et pendant que les notables, ceux qui ont trop blanchi sous trop de harnais, « fatigués de porter leurs misères hautaines » (Heredia), en viennent à oublier leur fonction. Merci, M. Maudet, de vos efforts pour la qualité de vie à Genève. Au-revoir, M. Cramer.
Pascal Décaillet