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Feuille d'Avis Officielle

 

Sur le vif - Samedi 18.06.11 - 12.33h

 

Les opposants au CEVA sont priés de ne plus s'opposer. Les recourants, de ne plus recourir. L'UDC, le MCG, de renoncer à être UDC, MCG. La Page invite la Marge à se dissoudre. Il n'y aurait plus que la Page. La Parole. Et elle nous annonce, avec la fierté d'airain des certitudes, que la France paiera. Que tout ira bien. Feuille d'Avis Officielle ? Non, enfin oui : édito de la Tribune de Genève, ce matin.

 

Hier encore, ici, en re-publiant mon commentaire du 26 novembre 2009, je disais mon étonnement face à cet alignement sans faille de la presse locale, celle qui a pignon sur rue, derrière l'Arche Sainte du CEVA. C'est-à-dire, derrière qui ? Le club des cinq partis qui tiennent l'actuel Conseil d'Etat. Leurs prébendes, leurs petites et (concernant le CEVA, justement) très grosses affaires. Les acoquinés des cocktails en d'improbables nébuleuses nous fiançant, sans nous avoir d'ailleurs consultés, à la France voisine. Bref, le pouvoir en place.

 

Bien sûr qu'il existe un pouvoir à Genève. Ceux qui font des affaires entre eux. Les commensaux, qui rotent leurs petits-fours, et leurs valets qui lèchent les miettes. La réalité de ce pouvoir, plus subtile que de se résumer à une droite ou une gauche, c'est la congruence et la connivence horizontales des uns avec les autres. On se connaît, on trinque, on s'épargne, on se tutoie. On projette la transversalité des commissions parlementaires sur l'ensemble de la vie politique : on dissout les divergences, on règne par l'indéchiffrable. Le drame de la buvette du Grand Conseil, je le répète, ça n'est pas que quelques illuminés, parfois, s'y castagnent. C'est, au contraire, qu'on s'y entend, le plus souvent, tellement bien.

 

Ce petit monde, aux journalistes, il demande quoi ? Juste de lui foutre la paix. Vous pouvez attaquer Obama, l'Empereur du Japon, le Pape (on vous y encouragera même, vivement). Mais cette petite clique-là, vous ne la touchez pas. Ils se montrent en photos, entre eux, posent, affichent leurs connivences. Règnent par dilution, multiplication des présences, dix mille cocktails, mais une quinzaine de permanents, toujours les mêmes. L'existence précède l'essence, sauf celle de Guerlain, trucs, ficelles, trocs, combines, extase du nœud papillon. Dans l'air.

 

Il n'existe pas, à Genève, de presse d'opposition. Il existe une presse aux ordres. A la botte. Une fois par semaine, elle se donne le droit de faire un peu d'humour. Le reste du temps, elle s'aligne.

 

Pascal Décaillet

 

 

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