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Hector en deuil

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Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 20.12.10

 

Elle était la Grèce sans la poussière, avait la grâce de celle qui éclaire, non pour éblouir, juste révéler. Qui, au fond, depuis la guerre, nous aura aussi bien parlé de la Grèce antique ? Vernant ? Detienne ? Oui, bien sûr. Et puis elle, cette dame qui nous quittés hier, sans famille, sans enfants, aveugle, à l’âge de 97 ans : Jacqueline de Romilly.

 

Sur une œuvre aussi immense, que conseiller à nos lecteurs ? Je retiendrai trois livres. Pour ceux qui aiment l’Histoire, sa traduction de la Guerre du Péloponnèse, de Thucydide, l’auteur dont elle aura été l’une des plus grandes spécialistes, dès sa thèse en 1947.

 

Pour ceux qui ne connaissent rien à la Grèce et voudraient y entrer doucement, il faut absolument découvrir les « Petites leçons sur le grec ancien », chef-d’œuvre d’initiation, de malice, de pédagogie, écrits par une dame de 95 ans (Stock, 2008) pour ceux qui suivent : la Passeuse, dans toute sa splendeur.

 

Enfin, dans l’océan de ses essais, comment oublier « Hector », publié en 1997 aux Editions de Fallois ? Un livre éblouissant sur le « perdant », le Troyen, le doux qui aimait les chevaux et périra sous le glaive d’Achille. Un récit étonnant, inattendu, sous la plume d’une très grande dame qui, après avoir été interdite d’enseignement par Vichy en raison de ses origines juives, deviendra l’une des lumières de l’intelligence française dans le monde.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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