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Jacques Antenen : « C’est pas nous, c’est eux ! »

 

« C’est pas nous les responsables, c’est les autres ». C’est ainsi qu’on peut résumer la ligne argumentaire, dûment répétée et martelée, du commandant de la police vaudoise, Jacques Antenen, aujourd’hui dans l’émission La Soupe. En toile de fond, le drame de ce détenu mort à Bochuz, alors que sa cellule brûlait, et que personne ne lui venait en aide.

Ligne de défense de M. Antenen : dans le canton de Vaud, la police dépend d’un Département (celui de Mme de Quattro), et les services pénitentiaires d’un autre (celui de M. Leuba). A entendre le chef de la police, ses services à lui  n’auraient rien à se reprocher. Et donc, ab negatione, il va falloir sérieusement s’intéresser à ceux qui officient à Bochuz.

Tout cela est peut-être vrai. L’enquête le dira. Mais, pour un auditeur moyen, Vaudois ou non, averti ou non des séparations de pouvoirs, il y a un homme qui est mort alors qu’il aurait pu survivre. Dans ce contexte, l’insistance avec laquelle M. Antenen a tenu à laver d’avance ses troupes de tout soupçon, et donc la manière dont il a chargé les autres, est franchement un peu forte de café. Outre qu’elle ravive au grand public de sourdes rivalités, elle ne donne pas (et c’est étonnant de la part de cet homme de valeur) une très grande idée du service de l’Etat.

On comprend qu’un chef de corps protège ses troupes. Mais alors en l’état, l’enquête étant en cours, et ne faisant sans doute que commencer, était-il opportun, au niveau gouvernemental, de laisser descendre dans l’arène un homme étalant au grand jour un climat de règlements de comptes entre services, et de patate chaude qu’on s’empresse de se passer ?

On nous permettra, pour le moins, de nous poser la question.

 

Pascal Décaillet

 

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