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Le Maire, la Régente, l’Ukase

 

Sur le vif - Mardi 08.09.09 - 10.05h

 

C’est un si beau nom, « Pravda », ça veut juste dire « vérité ». Celle qui vient d’en haut. Comme la flamme, sur le Chemin de Damas.

C’est doute dans cet esprit apostolique que le maire de Genève, Rémy Pagani, et la conseillère administrative Sandrine Salerno ont adressé, le 4 septembre dernier, une toute belle lettre, digne des plus torrides échanges de Valmont et Merteuil, à l’ensemble des fonctionnaires de la Ville. Pour leur dire, très amicalement, qu’ils doivent voter non aux baisses d’impôts soumises à votation cantonale le 27 septembre. Lettre que j’ai eue sous les yeux cette nuit, et qui m’a fait voir cent mille étoiles.

Une lettre de l’employeur à l’employé. Celui qui vous paye. Celui qui juge et évalue votre travail. Celui qui peut vous virer. Celui qui doit veiller à la protection de votre personnalité. Une lettre, pour dire, dans la fonction la plus césarienne du mode impératif, « Votez non ! » (en exergue), puis « Votez et faites voter non ! », dans une conclusion au demeurant dépourvue de toute formule de politesse.

Voilà au moins qui est clair. Et qui rappelle l’époque des régimes paternalistes, ou corporatistes, fort prisés dans le monde méditerranéen, péninsulaire ou lusitanien, autour des années trente. L’employeur te couve, il te choie, il te dorlote. En échange, juste un minime détail : tu votes juste.

Ah, les braves gens ! Bonheur du cocon. Ne pas avoir à se casser la tête pour savoir comment répondre, de façon citoyenne, à un scrutin. Non. Juste appliquer les consignes du Maire et de la Régente.

Elle est pas belle, la vie ?

 

Pascal Décaillet

 

 

 

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