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La Suisse n’avait pas à présenter d’excuses

Jeudi 20.08.09 - 20.15h

Des excuses, des excuses, des excuses. Il n’y a plus que cela : des excuses.

Aujourd’hui, Monsieur, en Suisse, on ne fait plus de politique : on saigne ses genoux sur le chemin rugueux de Fatima, celui de la rédemption par la repentance, brûlante, sous la canicule.

Que la police genevoise ait interpellé de façon trop musclée, quant à la forme, le fils Kadhafi, c’est probable. Qu’il y ait eu disproportion, soit. Mais enfin, il y a surtout eu maltraitance de domestique, c’est cela qui est inadmissible, cela que la loi suisse – la seule qui vaille en nos frontières – condamne. En Suisse, il n’y a ni gueux, ni fils de prince : il y a l’égalité de tout humain, quel qu’il soit, devant la loi. À cet égard, les autorités genevoises n’ont pas eu tort, sur le fond, d’interpeller Hannibal Kadhafi, comme elles l’auraient fait pour n’importe quel autre justiciable.

Au final de cette lamentable affaire, voici donc le chef de l’Etat suisse en situation de Canossa devant ce très grand défenseur des droits de l’homme qui, depuis juste quarante ans, avec la sagacité qu’on sait, préside aux destinées de la Libye. La Suisse, vieille démocratie, d’au moins 161 ans, modèle à bien des égards, pieds nus et en chemise devant le maître de Tripoli. L’image, pour l’opinion publique de notre pays, pour le principe d’égalité devant la loi, est tout simplement insupportable.

Non, Monsieur Merz, la Suisse n’avait pas à présenter d’excuses.


Pascal Décaillet





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