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Sur le chemin de Damas, Urs Schwaller trébuche

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Dimanche 16.08.09 - 13.30h

Pauvre Urs Schwaller ! Il avait pourtant tout fait pour remonter la pente. En secret, la nuit, il avait relu Quinte-Curce et Juvénal, revu ses ablatifs pluriels, appris par cœur la liste des empereurs romains, défriché quinze ouvrages savants sur les patois franco-provençaux. Il s’était initié à la cuisine à l’huile, aux différentes sortes d’ails, celui des ours et celui de la Sainte-Victoire. Il avait suivi des cours sur les absides en cul-de-four, les tuiles romaines, les voiles latines, Gonzague de Reynold et Charles-Albert Cingria, relu les Cahiers du Rhône, coupé sa moustache, jeté la vieille collection de casques à pointe qui, allez savoir pourquoi, encombrait son grenier.

Et puis, patratrac, la damassine.

Il avait pensé à tout, sauf à ça. Un confrère (ignoble, évidemment) lui demande ce qu’est la damassine. Et il parle d’une boisson…………… à base d’anis !

Et d’un coup, c’est le grand envol, définitif. Veaux, vaches, cochons, couvées, espérances, bureaux à lambris avec vue sur l’Aar. Plus rien. Nada. Terminado. Envolé. Comme cette étoile dont parle l’Apocalypse, et qui s’appelle « Absinthe ».

Oui, elle est dure, la vie de candidat. Quand on croit tout bien faire, tout juste, jusqu’à rêver dans les deux langues. Et puis, par l’infini détail d’une confusion, tant d’efforts, juste pour des prunes.

Pascal Décaillet



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