Samedi 15.08.09 - 08.10h
Ah, il devait être aigre-doux jusqu’à l’extase, l’apéro Levrat-Pelli sur les bords du lac Majeur ! Deux hommes que tout oppose, et qui soudain se découvrent. Et d’un coup ça n’est plus Locarno, mais l’Afrique humide et touffue de Stanley et Livingstone. Ça n’est plus la Piazza Grande, mais Atlanta en feu, au moment du baiser. Révélation.
À lire encore « Le Temps » de ce matin, la flamme du président des socialistes suisses pour son homologue radical n’a rien perdu de sa puissance : « C’est le miracle des périodes préélectorales… Ce qui m’a surpris, c’est l’ouverture de Fulvio Pelli vis-à-vis d’une grande réforme des assurances sociales ».
Il parle de « miracle », Christian Levrat, l’article paraît le 15 août, l’esquisse d’une larme humecte nos paupières, il faut vite lui offrir un aller-simple pour Lourdes. Beaucoup de ses confrères, dirigeant des partis socialistes ou sociaux-démocrates en Europe, devraient d’ailleurs aussi tenter ce voyage, ça peut servir.
Mais ne nous trompons pas. Le vrai miracle qu’espère Christian Levrat, et auquel il travaille, ça n’est pas le 16 septembre 2009, mais l’automne 2011. Maintenir les deux sièges socialistes au Conseil fédéral, fruits de la formule de 1959. Pour cela, il a besoin d’alliances, et de garanties. Pour celles-ci, il se méfie viscéralement du parti du vent. Pour celles-là, il préfère négocier avec l’Archange qu’avec les Chérubins. Franchement, ça se défend.
C’est de la tactique pure. Mais ça tient la route. Au moment des apéros, il est plutôt d’usage de picorer dans les petits salés. Mais là, une fois n’est pas coutume, quelques douceurs sur la table. Sans aucun doute, des florentins.
Pascal Décaillet