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Apprendre à perdre, Monsieur Longet !

 

Édito Lausanne FM – Lundi 21.04.08 – 07.50h



Hier, une très nette majorité du peuple genevois (59%) a élu le candidat de la droite, Daniel Zappelli, contre celui de la gauche, François Paychère, au poste de Procureur général, pour six ans. Les deux candidats, je l’affirme, étaient de valeur, mais enfin c’est ce choix-là que le souverain a fait, à l’issue d’une campagne animée, où chacun, largement, a pu exposer ses positions. L’élu bénéficie même d’une légitimité accrue par une participation record dans ce genre d’élection.

Or, hier soir, qu’avons-nous entendu ? Un homme de valeur, René Longet, nouveau président des socialistes genevois, se contorsionner à n’en plus finir, pour expliquer à quel point le corps électoral n’avait pas compris l’extrême subtilité des thèses socialistes en matière de justice, défendues par François Paychère. Bref, c’est comme en Italie, comme dans la France du Traité européen de 2005 : on nous refait le coup du peuple qui vote mal.

Une telle argumentation, de la part des prédécesseurs de René Longet, n’aurait pas étonné. De sa part à lui, celle d’un homme qui, par sa culture, élève d’un cran le niveau de la fonction de président du PS à Genève, c’est décevant. René Longet est un espoir pour la vie politique genevoise : trop longtemps écarté des instances dirigeantes, cet homme de réflexion profonde sur la société et l’environnement a beaucoup à nous apporter. Sa politique, très claire, de retour aux priorités sociales, respire une cohérence qui a tant fait défaut ces dernières années.

Il manque juste encore à René Longet, une chose : apprendre à perdre. À cet égard, le pathétique duel qui l’opposait hier soir, à Forums, à Charles Poncet, a tellement tourné à l’avantage de l’avocat qu’on a presque eu l’impression de revivre l’exécution de Louis XVI. René Longet mérite mieux. Le débat politique aussi.

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