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Valérie Garbani, tenez bon!



Édito Lausanne FM – Jeudi 17.04.08 – 07.50h



Valérie Garbani, présidente de la Ville de Neuchâtel, est une femme intelligente, attachante, et pleine de vie. Dans les nombreux débats que j’ai organisés avec elle, pendant des années, dans la Salle des Pas perdus du Palais fédéral, pendant les sessions, elle était toujours disponible, vive, précise et compétente.

Aujourd’hui, à dix jours des élections communales, on découvre, ou plutôt on a la confirmation d’un parcours humain très difficile, avec violences domestiques subies, et surtout l’évidence d’une très grande solitude. Hier, Valérie Garbani était, d’une certaine manière, « mise en congé » de l’exécutif de la Ville de Neuchâtel.

J’aimerais dire ici le respect que mérite cette femme, et la retenue qui s’impose avant de dire n’importe quoi à son sujet. La sincérité avec laquelle elle s’exprime, dans le Temps d’hier, décrivant avec beaucoup de pudeur des scènes de sa vie privée, exige un courage qui est loin d’être banal.

Elle a été chahutée par la vie, et alors ? Ça ne vous est jamais arrivé, à vous ? Elle a passé des nuits à pleurer, dit-elle : vous ne pleurez jamais, vous ? Il lui arrive de boire un peu trop. Et vous, jamais ?

Au fond, pourquoi un élu devrait-il à tout prix s’imposer comme un être immatériel ? Ce que traverse Valérie Garbani (et on lui souhaite évidemment de s’en sortir au plus vite), beaucoup d’entre nous l’ont vécu, une fois ou l’autre. Parce que la vie est là, la vraie, qui ne fait pas toujours de cadeaux.

Doit-elle, ou non, continuer sa carrière politique ? La décision incombe avant tout à elle-même. Et puis, si elle dit oui, la seule, la vraie décision sera prise par le peuple de Neuchâtel. Dans lequel il y a, comme partout, des gens heureux et d’autres qui le sont moins, des buveurs d’eau et des buveurs de vin, des gens qui se retiennent et puis des gens qui pleurent.

Il y a sans doute, aussi, dans le peuple de Neuchâtel, des gens qui font la fête, des gens avec des cicatrices, des gens avec un passé de souffrance à fleur de peau. Des gens comme Valérie Garbani, peut-être comme vous, et peut-être comme moi.

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