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Le premier à Sion, ou le huitième à Berne?


Edito Lausanne FM – Jeudi 06.03.08 – 07.50h



Le Nouvelliste, en primeur, nous l’annonce ce matin : Christophe Darbellay est candidat au Conseil d’Etat valaisan. C’est une nouvelle importante pour le Valais, et bien sûr aussi pour la vie politique suisse. C’est surtout une décision courageuse, une décision de destin où le flandrin des glaciers, qui aura 36 ans demain, joue beaucoup. L’homme, décidément, a le goût du risque, il n’a pas froid aux yeux.

Le risque, parce qu’en terre valaisanne, l’aventure est loin d’être gagnée d’avance. Il ne faut pas croire que tous les électeurs démocrates-chrétiens de ce canton attendent comme un archange de la Providence cette grande star nationale. Le combat interne au parti pourrait être assez dur. S’y lancer est tout à l’honneur du postulant.

Le risque, surtout, parce que Christophe Darbellay, l’un des tacticiens les plus doués de la nouvelle génération, perdrait en Valais l’aura nationale qui est la sienne. Dans huit, dans douze ans, s’il veut revenir au premier plan fédéral, ne trouvera-t-il pas un terrain largement occupé par d’autres, la nature ayant horreur du vide ?

Lui, n’a pas peur du vide. Ce qui fascine, chez lui, ce ne sont pas les idées, qu’il a, disons, relativement souples en fonction des circonstances. Non, c’est son audace, son tempérament. L’image, toujours, me revient de cet homme qui, avant l’aube, après une courte nuit dans la cabane, remonte l’arête d’un grand sommet. À gauche, le vide. À droite, le vide. Et ça ne lui fait pas peur. Il avance.

Christophe Darbellay a raison de se lancer dans cette aventure. D’abord, parce qu’il pourrait donner, en Valais, un conseiller d’Etat hors normes. Aussi, parce que son avenir politique personnel, pour le Conseil fédéral par exemple, va se heurter, pour un certain temps, à la résistance et la mémoire de ceux, dans la famille de droite, qui n’ont pas digéré le coup du 12 décembre 2007. L’UDC, n’en parlons pas. Mais aussi les radicaux. Et même des démocrates-chrétiens. Cela fait pas mal de monde. Cela s’appelle même une majorité.

Mieux vaut-il être, pour ce tempérament de feu, le premier à Sion ou le huitième à Berne ? C’était la question. Christophe Darbellay a choisi d’y répondre. Là où il aurait pu patiner, il relance son destin. Le sens du jeu, le sens du risque, pouvoir au fond tout perdre ou tout gagner, c’est la marque de l’homme de caractère.

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